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Trekkeuse et colporteuse au Népal

© Alliance Presse
Imaginez des rues pleines de monde, où véhicules en tous genres et vaches se côtoient en un trafic déjanté. Imaginez ensuite les kurta (longue chemise unisexe) jaunes, roses, bleu clair ou vert fluo des passants, contrastant avec la saleté et la pollution des lieux. Ce sont les premières images qu’Adèle, Suissesse de vingt ans, garde de son arrivée à Katmandou, au Népal
Sandrine Roulet

Missionnaire freelance
Adèle n’a pas encore passé son bac lorsqu’elle forme le projet de partir à la rencontre d’une nouvelle culture et de nouveaux visages. Croyante, la jeune femme souhaite aussi partager l’espérance qui l’habite. En août 2007, elle part pour le Népal, y apprend la langue et travaille avec une ONG chrétienne dans un bidonville et un orphelinat. Mais ses souvenirs les meilleurs sont les sept treks qu’elle a effectués au cours de cette année.
«Nous partions à deux ou trois pour une dizaine de jours. Après deux jours de bus, nous marchions de village en village en vendant pour cinq roupies (moins de 10 centimes d’euro) de la littérature chrétienne. Il était alors très facile d’expliquer le message de l’Évangile», raconte Adèle. Accompagnées par des porteurs, les trekkeuses parcourent de splendides paysages et se retrouvent parfois au bon moment au bon endroit: «Une femme toute stressée est arrivée vers nous. Elle venait de se faire mordre par un chien et craignait la rage. Après l’avoir soignée, nous avons prié pour elle. En pleurant, elle nous a raconté qu’elle avait été chrétienne mais s’était détournée de la foi». Un rendez-vous providentiel!

Un pays ouvert
Majoritairement hindouistes, les Népalais ne sont pas moins curieux de la foi chrétienne. Au total, 4200 paquets contenant un Evangile et un livre de témoignage ont trouvé preneur! Pourtant, devenir chrétien au Népal n’est pas sans risque. Même s’il n’existe pas de persécution systématique, les nouveaux chrétiens sont souvent contraints à l’exil. Autre obstacle à la propagation de l’Evangile, l’illettrisme des femmes et des plus de trente ans. Les trekkeuses ont donc emporté avec elles de quoi visionner les films Jésus et La Passion du Christ sur un ordinateur portable.
Chaque soir, Adèle et son équipière doivent trouver de quoi se loger et se nourrir. Elles font alors l’expérience du sens de l’accueil et de la serviabilité des Népalais. «Dormir chaque soir dans une nouvelle famille nous a permis de discuter et de rigoler avec nos hôtes, parfois de les aider dans les champs», se souvient Adèle. En effet, il n’y a pas de machines agricoles et c’est de leurs propres mains ou à l’aide de charrues tirées par des bœufs que les Népalais travaillent très dur la terre pour en tirer trois récoltes par année.

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L’apprentissage de la confiance
«Cette expérience au Népal m’a changée», constate Adèle avec le recul. Une expérience résume pour elle ce qu’elle a appris. Dans un patelin situé en haut d’un col pénible à gravir, personne ne voulait de ses livres. Un homme tout de même s’était approché d’elle alors qu’elle s’était découragée. C’était un chrétien, isolé car la première Eglise était à deux jours de marche. C’est avec joie qu’il a reçu une Bible d’étude et un livret de chants des jeunes femmes. «J’ai réalisé que je peux être utile à Dieu telle que je suis. Et j’ai appris à dépendre de lui. Lorsqu’on lui confie entièrement sa vie, il sait en faire de belles choses», conclut Adèle.
Sandrine Roulet

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