Vision de nuit
Un ami âgé m’a raconté qu’il ne sortait plus le soir parce qu’il avait peur de rouler dans le noir. Je lui ai répondu que c’était également mon cas. Et ce n’est pas le seul moment où je préfère naviguer à vue, plutôt que de chercher péniblement mon chemin, à tâtons, faute d’un éclairage adéquat.
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Combien de fois je cherche la réponse à un problème sans recevoir de lumière, tout en me plaçant devant Dieu pour attendre sa direction ! Puis je lis dans ma Bible qu’il est possible de vivre en croyant et pourtant de marcher dans «les ténèbres» et de manquer de clarté (Es 50,10). Cette découverte me déroute jusqu’à ce que je lise la suite, qui m’enjoint de «mettre ma confiance en Dieu et de m’appuyer sur lui».
Je commence à comprendre que la foi est comme une de ces anciennes pellicules photo: elle se développe dans le noir. Ce sont les journées sombres qui m’obligent à m’appuyer sur Dieu d’une façon que je n’aurais pas apprise en d’autres temps. Si Dieu ne permettait pas que ma foi soit éprouvée, je ne serais peut-être pas motivée à le chercher et à m’approcher de lui.
Peu importe l’intensité des ténèbres, Dieu est là pour me guider. Si des fois la lumière est faible sur le chemin, il promet tout de même d’être avec moi. Si je ne vois pas toujours le «pourquoi», je peux encore faire confiance à ma relation avec lui. Il m’aidera à développer ma vision de nuit, pour que je puisse découvrir «des trésors enfouis, des richesses cachées» (Es 45.3). Dans ces conditions-là, je peux cheminer sans crainte, même dans le noir.
Geneviève Radloff
