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Corriger, mais pas n’importe comment

Marie-Thérèse Courtet est diplômée en relation d’aide chrétienne et elle a écrit «Aider l'enfant dans ses besoins par la prière» (Ed. CLC). Quelques points à garder en tête
Sandrine Roulet

1. Corriger ne signifie pas retirer son amour: «On corrige l’acte et non l’enfant. On ne le prive pas d’affection», précise Marie-Thérèse Courtet. Après une punition ou une fessée, elle préconise de manifester de l’affection à l’enfant et d’expliquer pourquoi la correction était justifiée. Mais elle ajoute: «Si on est ferme avec ses règles, si l’enfant sait qui a le dernier mot, la correction sera rare.»

2. Avoir réglé son passé: en fonction de l’éducation reçue, une mère ou un père peut avoir de la difficulté à corriger son enfant. Soit parce que cela rime pour lui avec souffrance (il était corrigé trop durement), soit parce que petit, il n’était jamais corrigé. Un travail sur soi est alors nécessaire pour le parent.

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3. Tenir compte de l’âge de l’enfant et de la gravité de son acte: on ne se fâche pas de la même manière pour un verre renversé ou pour un manque de respect délibéré. Un tout petit comprendra surtout le ton des paroles, avec un plus grand, une discussion est possible.
–CREDIT–
4. Faire front uni dans le couple: «Eduquer, c’est tout un programme qui demande de l’énergie et qui doit être discuté en couple. Si l’enfant se rend compte d’un désaccord entre ses parents, il en jouera», prévient Marie-Thérèse Courtet, qui insiste sur le fait que les parents doivent se soutenir. «Il est terrible pour un enfant d’être l’enjeu d’une dispute parentale», ajoute-t-elle.

5. Tenir compte de la personnalité de l’enfant: un enfant particulièrement sensible aux paroles valorisantes sera très atteint par des paroles dures. «Il ne faut pas prononcer de paroles qui touchent la personnalité de l’enfant», insiste la spécialise en relation d’aide. Mais la correction doit engendrer une perte pour l’enfant. Et Marie-Thérèse Courtet de raconter un souvenir personnel: «Mes parents me punissaient de dessert et moi, j’étais contente. Ça m’était égal. Par contre, ça dérangeait beaucoup plus mon frère.»

6. Etre cohérent: «Un enfant va tester si on tient parole ou non. Si on menace, il faut exécuter ce qu’on dit. Sinon l’enfant ne croit plus ses parents et finit par les mépriser», analyse Marie-Thérèse Courtet. Elle évoque une situation vécue: lors d’un camp, un jeune de dix-sept ans, qui perturbait beaucoup, a reçu trois avertissements avant d’être expulsé. En partant, le jeune a dit au directeur que c’était la première fois que quelqu’un tenait sa parole envers lui et il lui en était reconnaissant.

Sandrine Roulet

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles 4-09 – Décembre – Février


Nos spécialistes répondent à vos questions

«Comment aider mon ado à prendre sa vie spirituelle en main?»
«Même s’ils semblent mettre leur énergie à s’en démarquer, le premier lieu d’inspiration pour les ados est le vécu familial, y compris dans leur cheminement spirituel. Votre engagement personnel, de couple et votre prière sont-elles motivants et pertinents? Il ne s’agit pas d’être parfait, mais de suivre le Christ, authentiquement et sans tabou.
Dans cette période, l’encouragement et le soutien sont les maîtres mots. L’adolescent a besoin de sentir que ses proches lui font confiance dans ses choix, qu’ils le soutiennent et sont fiers de lui. Les activités de l’Eglise, la vie de prière, la lecture de la Bible, le témoignage sont autant de domaines dans lesquels nous pouvons encourager et non contrôler nos ados.
Offrir le droit à l’erreur est essentiel. Si l’erreur conduit vers une prise de conscience et une transformation des priorités, elle aura été utile.»
Christian et Fabienne Sollberger, couple pastoral

«En tant que grand-maman, je me pose des questions au sujet des dessins animés japonais plein de violences. Mon petit-fils y est accro. Quelle influence ont ces dessins animés sur les enfants?»
«Je comprends votre inquiétude à ce sujet. Les images de ces dessins sont effectivement violentes, mais il faut comprendre que nous les regardons avec nos yeux d’adultes. Pour les enfants, l’effet n’est pas exactement le même. Même sans aucune influence extérieure, un enfant va jouer avec des bâtons comme si c’étaient des armes, il va s’amuser à taper sur ses jouets, etc. Il y a une agressivité normale qu’il doit extérioriser.
Ce qui est important, c’est que son univers ne se limite pas à ces dessins animés. Il doit avoir d’autres modèles et apprendre à canaliser cette agressivité au lieu de la valoriser. Vous pouvez peut-être en discuter avec lui: qu’est-ce qu’il aime là-dedans, pourquoi vous avez de la peine à les regarder, etc. Offrez-lui des livres ou des films valorisant le dialogue ou l’amitié. De plus, dans ces dessins, on retrouve le bien contre le mal, thème cher aux enfants. Nous pouvons leur montrer des exemples où la lutte contre le mal emprunte d’autres voies que la violence.»
Anne-Laure Guenat, psychologue

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