Trois héroïnes de mon panthéon
Corrie Ten Boom, la chrétienne qui a traversé l’enfer
Son histoire: Corrie est une survivante des camps de la mort allemands. Issue d’une famille de Réformés hollandais, elle travaille aux côtés de son père horloger lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate. Face aux déportations, la famille Ten Boom décide de cacher des Juifs dans sa maison. Ils seront bien nombreux à être sauvés. Mais les autorités d’occupation finissent par découvrir la vérité et la famille est jetée en prison. Corrie et sa sœur Betsie sont déportées à Ravensbrück. Malgré l’inhumanité de ce lieu, les deux sœurs cherchent à apporter un peu d’aide autour d’elles: veiller les malades et les mourantes, soulager les mères fatiguées, penser aux anniversaires. Non seulement, elles gardent toutes deux la foi, mais elles veulent la maintenir vivante en dirigeant des petits groupes d’étude biblique ou de prière.
Libérée providentiellement en décembre 1944, Corrie ouvre un foyer d’accueil pour les victimes de la guerre. Un jour, elle est confrontée à l’un de ses anciens geôliers, devenu chrétien entre-temps. Alors que ses souvenirs traumatisants refont surface, elle prie intérieurement pour que Dieu l’aide à pardonner à cet homme. Au moment où elle lui tend la main, un amour surnaturel remplit son cœur. Elle comprend la leçon: ce n’est pas sa propre bonté qui peut guérir le monde, mais le pardon de Dieu. Un message qu’elle s’est employée à transmettre par la suite. Elle a reçu de l’Etat d’Israël la décoration de Juste parmi les Nations.
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Ce qu’elle m’inspire: Dans le creuset de l’épreuve, les valeurs chrétiennes de Corrie et de sa famille ne sont pas restées des paroles en l’air mais se sont traduites en actes. Au risque de leur vie, obéissant à Dieu plutôt qu’aux hommes, les Ten Boom ont mis en pratique la charité et l’hospitalité en accueillant des Juifs persécutés. Alors qu’elle aurait pu devenir amère, Corrie a choisi le chemin du pardon. Mais sa foi en un Dieu bon n’excluait pas le doute et les questions. «Pourquoi ne nous a-t-il pas laissé sauver plus de Juifs?», s’est-elle demandée un jour à Ravensbrück. «Parce qu’il avait du travail pour nous ici», fut la réponse de sa sœur Betsie, qui est morte à Ravensbrück.
Ruth Bell Graham, la grande femme derrière l’homme
Son histoire: A 17 ans, Ruth Bell avait deux certitudes: elle partirait comme missionnaire et resterait célibataire. Ironie du Ciel, elle est devenue l’épouse de Billy Graham, l’évangéliste le plus célèbre au monde! Sa vocation de missionnaire, elle l’a accomplie en permettant à son mari de voyager pour communiquer l’Evangile à des millions de personnes. Elever cinq enfants n’a pas toujours été facile. Mais Ruth savait qu’elle pouvait compter sur la présence quotidienne de Dieu.
Dès son enfance, elle a appris à lui faire confiance. A l’âge de treize ans, ses parents, missionnaires en Chine, l’ont envoyée en pension en Corée du Nord. Accablée par la séparation, la lecture des Psaumes l’a beaucoup réconfortée. Toute sa vie, Ruth est restée une fervente lectrice de la Bible et un modèle de foi pour beaucoup.
Son mari aussi témoigne du soutien qu’elle lui a apporté: «En ce qui concerne les choses spirituelles, c’est elle qui a eu la plus grande influence sur mon ministère». Ruth est aussi connue pour les livres qu’elle a publiés, particulièrement des poèmes spirituels. Elle a également fondé un centre de santé pour enfants. Elle y a été active jusqu’à sa disparition, en 2008.
Ce qu’elle m’inspire: Dès son jeune âge, Ruth était déterminée à servir Dieu et son prochain. Elle s’imaginait missionnaire dans une région reculée d’Asie. Même si les choses se sont passées différemment, cette femme de caractère a joué un rôle essentiel en se tenant aux côtés de son mari, en étant un modèle pour ses enfants (tous ont suivi le sillon tracé par les parents) et en encourageant d’autres par son attitude. Par le biais de son mari, elle a été amenée à rencontrer les grands de ce monde, comme Ronald et Nancy Reagan, le duc d’Edimbourg ou Henry Kissinger. Mais, à l’image de Jésus, elle a toujours conservé un esprit d’humilité et de service.
Hélène Biolley, femme entrepreneur sociale avant la lettre
Son histoire: Suissesse d’origine, Hélène Biolley a joué un rôle décisif dans le réveil spirituel survenu en France dans la première partie du 20e siècle. Malgré son excellente éducation et ses compétences de linguiste, c’est auprès de la Croix Bleue française qu’elle va travailler, s’exilant pour ce faire en Bretagne. En 1890, elle fonde avec un colporteur breton la première Eglise évangélique du Havre.
Invitée à Londres, chez des chrétiens qui vivent de la générosité de leurs congénères, elle revient en France avec la conviction que Dieu peut pourvoir à tous ses besoins. Elle en fait de nombreuses fois l’expérience.
C’est le cas pour le «Ruban Bleu», hôtel-restaurant sans alcool qu’elle ouvre pour contrer le fléau de l’alcoolisme dans les milieux ouvriers. Rapidement, ce lieu devient le centre du christianisme évangélique en Normandie. Ayant entendu parler de ce qui se passe en Amérique, en Angleterre et au Pays de Galles, Hélène Biolley invite des prédicateurs plein d’enthousiasme pour Dieu. Guérisons, repentances et libérations accompagnent la prédication du Britannique Douglas Scott qu’elle a appelé. Les foulent affluent. Dans d’autres villes de la Normandie, en France et en Belgique, des hommes et des femmes découvriront Dieu et seront remplis de sa présence.
Ce qu’elle m’inspire: Hélène Biolley ne s’est pas mariée et n’a pas eu d’enfants, mais elle a contribué au relèvement de nombreux alcooliques. Visionnaire, elle a compris que ce qu’il manquait aux ouvriers de sa ville, c’était un lieu où se retrouver sans être tenté de boire.
Visionnaire, elle l’a aussi été en invitant des prédicateurs annoncer aux citoyens de sa ville que Dieu peut non seulement les sauver, mais aussi les remplir de son Esprit. Elle-même aspirait à vivre les dons spirituels dont parle le Nouveau Testament. Parce qu’elle avait choisi de croire aux promesses bibliques, Hélène a été témoin de nombreuses interventions divines dans sa vie.
Sandrine Roulet
