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J’accompagne ma fille vers son indépendance

La relation mère-fille est d’une richesse toute particulière. Mais quand la fille entre dans l’adolescence, avec les questions et les changements que cela implique, la mère peut se trouver parfois désemparée. La psychothérapeute Lydia Zeller donne quelques conseils pour initier nos filles à l’indépendance et les rendre sûres d’elles.
Lydia Zeller

Une fille a besoin d’une mère qui la rassure, la conseille et garde au moins un minimum d’autorité pour la cadrer. Il est réjouissant de voir que des mères et des filles partagent une certaine complicité. Par contre, lorsqu’une mère devient l’amie de sa fille, c’est un peu comme si elle voulait vivre par procuration les aventures de l’adolescente. Une maman qui ne s’assume pas pervertit son rôle et devient malgré elle destructrice.

Respecter et donner des valeurs
Certaines mères projettent sur leur fille un idéal. Mais aimer sa fille, c’est la respecter en lui donnant des valeurs de vie, comme le courage de s’affirmer et de se battre contre l’adversité. Dès l’enfance, il est important de ne pas comparer son enfant avec les autres, ce qui peut l’amener à le faire plus tard: les ados n’aiment pas être différents des autres et veulent imiter leurs copains. Les parents ont un rôle à jouer, en aidant la jeune fille à savoir ce qu’elle croit et où elle va. Mon aînée a fait beaucoup de gym artistique. Lorsque la foi a pris de la place dans sa vie, les gymnastes de son âge ont pris l’habitude de lui demander de prier avec elles avant les compétitions ou pour ne pas se blesser. Elles ont senti qu’elle était convaincue!

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Et dans la découverte de la féminité?
Une fille a besoin que sa mère accompagne ses premiers pas dans la féminité et la rassure dans son expérience. En quelques mois, son corps se transforme. Pas facile, car la métamorphose est irréversible et non maîtrisée. Et puis, le résultat n’est pas nécessairement celui espéré: alors que le corps n’a pas atteint ses proportions adultes, il prend du poids et le joli visage est plein d’acné. La puberté est comme une deuxième naissance et il faut s’adapter à son nouveau corps, savoir le porter comme l’on porte un vêtement, en apprenant à le valoriser. La fille a besoin d’être rassurée, mais aussi d’entendre qu’il n’y a pas que le physique qui compte. Lorsque mes filles étaient ados, je leur expliquais que les images qu’on voit dans les journaux sont trafiquées. Ces femmes parfaites ne représentent pas la réalité. 

Protectrice mais pas trop
La mère ne se trouve plus face à une enfant, mais face à une jeune femme. Des réflexes séculaires s’éveillent: la mère protectrice veut épargner à sa fille les déceptions ou les dangers de la vie. Elle devient alors donneuse de leçons pour une fille qui ne veut plus en recevoir mais les apprendre par elle-même. Il arrive que les relations se dégradent. La petite fille tendre laisse place à une jeune fille mutique, maussade ou agressive. Période difficile à vivre pour la fille, car elle génère des doutes, des angoisses et des comportements impulsifs. Elle a surtout besoin d’être écoutée et de mettre des mots sur ses frustrations qui, souvent, proviennent d’une mauvaise estime de soi ou de besoins affectifs non comblés.

Un amour inconditionnel
Aimer la jeune fille inconditionnellement l’aidera à avancer dans la vie d’une manière apaisée. Le temps qui passe, avec les études, les rencontres et l’affection de toute la famille, favoriseront aussi la découverte de son identité et son épanouissement.

Lydia Zeller

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