Pour acquérir une juste image de Dieu
Il est si facile de mettre Dieu dans une boîte et de le percevoir avec des lunettes purement humaines! L’image que nous avons de lui est rarement objective. Elle peut d’abord se construire en fonction de notre sensibilité personnelle et de la description qu’on nous a faite de lui. Elle dépend, ensuite, du type de chrétiens dont nous avons été entourées: si, par exemple, on a grandi dans un milieu de type légaliste où l’on a entendu uniquement que Dieu reprend, corrige et punit, c’est cette image de Dieu que nous développerons dans notre esprit.
Nos parents, reflet de l’image de Dieu
L’éducation reçue et la culture environnante contribuent également à la représentation que l’on se fait de Dieu. A cet égard, nous risquons souvent de projeter sur lui ce que nous avons vécu dans notre famille d’origine. Nos parents, créés à la ressemblance de Dieu, ont la mission de nous instruire. Dès notre naissance, nous percevons donc Dieu à travers eux, comme si nous étions munies de capteurs. Conséquence: si l’image de Dieu est brisée dans leur vie, nous serons imprégnées d’une fausse image de notre Créateur.
Publicité
Dieu, un «pack» de plusieurs attributs
Avec toutes ces influences déformantes, nous courons le danger de réduire Dieu à un seul de ses innombrables aspects. Suivant ce que nous avons vécu, nous pouvons nous enthousiasmer que Jésus soit un agneau, mais nous peinons à l’imaginer comme un lion, qui représente la force et le pouvoir. Nous devons donc nous rappeler que la vraie image que nous avons de Dieu nous est donnée par le Saint-Esprit. A un moment de notre vie, il est bon de renoncer à le voir comme nous l’avons imaginé et de commencer à voir les multiples facettes de sa personne.
Une quête parfois troublante
Le droit d’être nous-mêmes est fréquemment revendiqué chez l’être humain, mais avons-nous déjà donné à Dieu le droit d’être lui-même? En plus de laisser l’Esprit nous révéler qui est Dieu, nous pouvons lire la Bible avec empathie, comme si nous voulions nous mettre à la place de Dieu. Posons-nous des questions: quelles sont ses émotions? Que voudrait-il que nous sachions de lui? De quelle façon essaie-t-il de nous parler? Quelles sont les constantes de son caractère et de quelle manière nous surprend-il?
Sommes-nous d’accord de nous laisser guider dans des situations auxquelles nous ne sommes pas habituées?
C’est quand nous sortons de nos acquis que Dieu veut nous parler. Puisque nous sommes sécurisées par ce que nous connaissons, il est important de demander à Dieu une sécurité intérieure. Car, reconnaissons-le, cette démarche n’est pas du tout évidente: il s’agit d’un combat contre des craintes profondes face à l’inconnu, un combat auquel s’ajoutent parfois des angoisses.
Le Fils, image parfaite du Père
Jésus, en venant sur la terre, a révélé l’image et le caractère de Dieu. «Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père» (Jn. 8, 19). En nous intéressant à Jésus, nous apprenons à connaître Dieu tel qu’il est. Face aux foules affamées, Jésus pouvait dire «Je suis le pain vivant». A la Samaritaine qui puisait de l’eau, il était en droit d’affirmer qu’une source coulait de lui. Autrement dit, Jésus, tout comme le Père, révèle à chacun ce dont il a besoin.
Dieu tient à sa «réputation»
Dieu attache une grande importance à l’image qu’on a de lui. L’épisode d’Exode 32 nous le démontre. Après le péché du peuple, qui a adoré le veau d’or et fait preuve d’une infidélité terrible, Dieu est à ce point déçu qu’il songe à détruire toute la communauté. C’est alors que Moïse intervient, disant: «Si tu agis ainsi, que dira-t-on de toi? Que tu es un Dieu capable d’amener son peuple dans le désert et de le faire périr ensuite? Veux-tu que les païens disent cela de toi?». Après cette simple question de Moïse, Dieu se repent du malheur qu’il voulait faire venir sur son peuple. Par cette histoire, Dieu veut certainement nous enseigner qu’il n’est pas indifférent à l’image de lui que l’on véhicule.
«Je mettrai ma loi au-dedans de vous et je l’écrirai sur vos cœurs. Je serai votre Dieu, vous serez mon peuple. Celui-ci n’enseignera plus son prochain en disant “connaissez l’Eternel”, car tous me connaîtront depuis le plus petit jusqu’au plus grand, car je pardonnerai leurs fautes», proclame Jérémie 31, 33-34. Malgré cette promesse, il est important de découvrir comment est Dieu et comment il veut être avec nous aujourd’hui.
Propos recueillis par Sophie Knuchel Barbudo, d’après une conférence donnée par Andrea Ostertag
