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Plus sûre de rien, ou plus sûre de tout ?

Femme courant dans la brume d'un sous-bois
© iStock
En quelques semaines, la pandémie du Covid-19 s’est répandue à une vitesse effroyable. Les chrétiens n’ont pas été épargnés, et nos croyances ont pu être ébranlées au plus profond de nous. Alors qu’en est-il de notre foi?
Johanna

Certaines ont été touchés au plus près en traversant la douloureuse épreuve de la maladie, voire même du deuil. Pour d’autres, ce sont les conséquences économiques qui sont venues remettre en question les projets d’avenir. Cette crise a pu faire émerger des interrogations, des craintes et des doutes. Autant de «pourquoi?» ou de «qu’en sera-t-il demain?» qui restent sans réponse. Mais n’oublions pas que les fondements de notre foi peuvent être profondément remis en question sans pour autant que celle-ci ne soit ébranlée.

Qu’est-ce que la foi?

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Les temps de crise de nos vies nous amènent à revoir notre définition de la foi, à commencer par le fait qu’incertitude et foi ne sont pas contradictoires. Comme l’exprime Rachel Dufour, pasteure, thérapeute et co-fondatrice du ministère Coeur de Berger: «La foi n’est pas l’absence de doute (négatif) mais la présence d’une obéissance à Dieu (positif).»

La foi, ce n’est pas être certain de tout, mais c’est être confiant en Dieu pour tout – en toutes choses comme en toutes circonstances. Dans l’épreuve, nous pouvons faire le choix du «même si», c’est-à-dire de l’attachement inconditionnel à Dieu, à l’image des amis de Daniel devant la fournaise ardente (Dan. 3, 17-18). Les crises nous amènent au creuset de Dieu, là où nous pouvons expérimenter le raffinement de la foi éprouvée, plus précieuse que l’or véritable.

La foi: avec ou sans miracle

La Bible nous dit qu’il suffit d’un peu de foi pour voir un miracle, une foi pas plus grosse qu’un grain de moutarde. En revanche, nous opérons parfois un lien de causalité a contrario erroné selon lequel l’absence de miracle serait nécessairement due à un manque de foi. En réalité, il faut beaucoup de foi pour rester attachée à Dieu quand on a prié pour le miracle et qu’on n’a pas été exaucée. En cela, la «foi qui n’a pas vu» est solide car elle choisit de continuer de croire en Dieu quand bien même elle n’a pas reçu de signes visibles.

Parce que la foi ne se résume pas non plus à la somme de nos croyances, l’épreuve peut venir remettre en question certaines de nos certitudes et, paradoxalement, permettre à notre foi d’en ressortir plus assurée.

Fausses certitudes

Pour tenter de maîtriser les aléas de la vie, nos sociétés modernes ont contractualisé le risque et fondé notre sentiment de sécurité sur le matérialisme. Cette pensée a pu influer sur notre spiritualité en nous faisant chercher en Dieu une forme d’assurance-tout-risque pour nos vies. Nous avons ainsi pu parfois qualifier de «foi» des affirmations présomptueuses quant à l’avenir ou encore manier certains passages bibliques comme des sortes de mantras à proclamer pour être préservées de toute affliction.

Les temps de crise nous amènent à revoir notre définition de la foi.

La crise sanitaire a mis en lumière une vérité biblique, à savoir que nos lendemains n’ont jamais été une certitude (Prov. 27, 1 ou
Jac. 4, 14-16). Elle est venue faire tomber nos fausses croyances, telles que la protection intégrale contre tout mal ou encore en la guérison automatique de toute maladie, autant de garanties que Dieu ne nous donne pas de manière systématique.

La certitude dans l’humilité

Le témoignage du Pasteur Samuel Peterschmitt, pasteur principal de l’Eglise La Porte Ouverte Chrétienne de Mulhouse et parmi les premières victimes de l’épidémie en France, est fort d’enseignement à ce sujet: «Cette terrible épreuve nous enseigne l’humilité. Elle remet en question toutes les certitudes, elle secoue une théologie trop souvent humaine.» Il poursuit: «La foi ne se résume pas à l’obtention des bénédictions de Dieu mais elle se manifeste aussi dans la faiblesse et la souffrance. Elle ne nous rend pas arrogants, réduisant Dieu à un être exécutant, mais elle nous rend dépendants de lui et elle nous apprend à lui obéir dans l’humilité.»

Femme courant dans la brume d'un sous-bois
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L’épidémie est ainsi venue réduire le champ de nos certitudes, nous révélant combien notre existence sur terre est empreinte d’incertitudes. Pour autant, ne plus être sûre de tout ne veut pas dire ne plus être sûre de rien…

Redécouvrir le champ de nos certitudes

Si l’épreuve nous ramène à nos limites, elle nous rapproche aussi de notre Dieu illimité. Elle est l’occasion de redécouvrir tout le champ de certitudes que nous avons en Lui.

A commencer par le fait que la bonté de Dieu est invariable et son amour pour nous est une vérité intangible (Rom. 8, 38).

Ne plus être sûre de tout ne veut pas dire ne plus être sûre de rien…

De même, si nos lendemains ici-bas ne sont pas assurés, l’éternité en la présence de Dieu est une ancre sûre et solide pour tous ceux qui se seront saisis de cette espérance (Héb. 6, 18-19). Voilà pourquoi, plus que jamais, la crise du Covid-19 doit nous ramener à l’urgence de notre mission: celle d’être sel et lumière pour toutes celles et ceux qui ne se sont pas encore ancrés en Dieu, l’ultime certitude de nos vies.

Dossier: Incertitude

Les incertitudes révèlent nos certitudes ! Et si nous ressortions de cette période incertaine - et parfois endeuillée - avec plus d’assurance en notre Dieu, en sa puissance révélée dans les rebondissements du quotidien, et en son grand amour au sein de la souffrance?

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