Trois pionnières du féminisme.
Madeleine Blocher-Saillens – la première femme à être consacrée pasteur en France.
Le 19e siècle qui a vu naître Madeleine Blocher-Saillens est, sur le plan de la condition féminine, un siècle sombre. Mais l’Armée du Salut et d’autres organisations nées du Réveil protestant ont une influence sur les baptistes, notamment pour valoriser le rôle de la femme. Bien avant d’avoir acquis le droit de vote dans la société française en général, les femmes peuvent voter dans leur Eglise et même tenir un rôle de diacre.
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Arthur Blocher, pasteur de l’Eglise baptiste du Tabernacle à Paris, étudie la question du ministère de la femme et conclut que la Bible lui permet un ministère public. Position révolutionnaire pour son époque! Lorsqu’il décède en 1929, l’Eglise demande à sa femme Madeleine de lui succéder. Jouissant d’un charisme et d’un sens aigu du contact, bonne oratrice et excellente pédagogue, elle est le choix naturel pour le remplacer.
Bien que son Eglise la soutienne pleinement durant les vingt-trois années de son pastorat (elle fonde aussi une librairie et le Nid-fleuri, une colonie de vacances), Madeleine doit faire face à l’opposition de la part de traditionnalistes en France comme à l’étranger. Ruben Saillens, son propre père et fondateur du Tabernacle, tout en reconnaissant son ministère, lui refuse le titre de pasteur.
A l’âge de 80 ans, Madeleine publie Libérées par Christ pour son service (éd. IBN) dont le but est de démontrer le caractère pleinement scripturaire du pastorat féminin. Cet ouvrage trouve un écho parmi d’autres pasteures et quelques hommes mais, à ce jour, le sujet continue de diviser. Geneviève Radloff.
Hors-texte:
«Madeleine doit faire face à l’opposition de la part de traditionnalistes.»