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Couples mixtes: richesses… et défis

© Istockphoto
L’amour ne connaitrait pas de frontières. En 2019, les mariages mixtes représentaient 15,3% des mariages en France contre 10% en Suisse. Un chiffre qui a plus que doublé en cinquante ans. Mais choisir un conjoint issu d’une culture différente ajoute des défis supplémentaires au quotidien. Alors, pourquoi se lancer dans l’aventure de la mixité? Et comment construire une relation durable malgré les différences?

Tous les couples sont «mixtes». Selon Cécile Guéret, thérapeute de couple, «la grande nouvelle, c’est que nous sommes tous différents. Nous avons tous des manières d’être, de faire, d’éprouver le monde, de comprendre le monde, qui sont extrêmement différentes, et en ça, tous les couples sont mixtes», même si les conjoints viennent tous les deux du même village.

Des différences inévitables

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Sibora, jeune Française ayant épousé un Bolivien, confirme ces propos: «Un homme et une femme, c’est différent, donc pas toujours simple, ça c’est le postulat de base! Après, il est certain que l’éducation et le vécu peuvent être conflictuels. Au début, mon mari et moi avions du mal à se comprendre parce que nos manières de penser, de réagir à des situations simples étaient différentes. En Bolivie, on accorde un respect tout particulier aux aînés. On les vouvoie, même ses parents. Ici, on les tutoie et cela peut choquer.»

Pour Isabelle, épouse d’un Maghrébin, c’est évident, «il faut parfois se résoudre à rester sur un désaccord et accepter que l’autre ne changera pas et que chacun a le droit de penser ce qu’il veut sans bouder indéfiniment. On peut s’énerver, se mettre en colère contre l’autre, mais le plus important c’est de se pardonner et d’avancer. Les réajustements se font d’eux-mêmes. On est différents, on le savait dès le départ. Il n’y a pas une éducation qui prime sur l’autre. Elles s’enchevêtrent. C’est un tout». Et Sibora de confirmer, «c’est comme deux diamants qui, au fil du temps, se façonnent l’un au contact de l’autre.»

La volonté plus forte que les difficultés

Ilka, Américaine pleine d’exubérance et de vie, a épousé Philippe, Français discret et casanier, alors qu’ils étaient tous deux «trop jeunes. On ne savait pas vraiment ce qu’on faisait. Les premières années de notre mariage ont été pleines de difficultés et de souffrances. Mais nous avions décidé ensemble que le divorce ne serait jamais une option.»

Olivier est marié à un Iranienne et selon lui, «il faut travailler ensemble à l’équilibre du couple. Avoir un esprit positif, écouter l’autre, communiquer, laisser l’autre s’épanouir dans sa vie et ses envies, partager des projets communs, tout cela est plus fort que les différences culturelles!» Le psychosociologue, Jacques Salomé, le confirme: «L’essentiel est de vivre une relation de partage, d’échange, d’amplification mutuelle pour permettre à chacun d’exister à part entière» (Vivre à deux en étant différent, éd. Compagnie du Savoir, 2017).

Un obstacle de taille

Ces paroles sont encourageantes mais elles ne nous exonèrent pas d’une réflexion menée à terme, avant l’engagement. Car aussi enrichissantes soient-elles, les différences culturelles sont surtout exaspérantes en période de conflit.
Les us et coutumes, les convictions liées à la culture et à l’éducation sont autant de facteurs qui constituent en partie l’identité de chacun mais qui peuvent devenir un obstacle de taille dans un mariage.

La place de la foi dans le couple mixte

Serons-nous en capacité de supporter la différence durant toute une vie? Aimer ne suffit pas. Il faudra savoir opter pour le compromis, accepter de faire des sacrifices, choisir d’être humble et s’en remettre à Dieu. En effet, en tant que chrétiennes, nous sommes invitées à nous identifier avant tout comme enfants de Dieu. Avant d’être Camerounaise, Suisse ou Japonaise, je suis chrétienne et si mon conjoint l’est aussi, alors nous saurons accorder à l’autre la grâce que Dieu nous a accordée en premier.

Une femme vient de sortir de sa voiture. Elle est au téléphone d'une main et porte son bébé sur le bras.

«Fais plaisir et tais-toi!»

«Dépêche-toi, sois forte, fais plaisir!» Tout autant de messages contraignants (ce qu'on appelle les «drivers») auxquels nous nous astreignons sans le savoir. Clés pour casser le cercle vicieux.

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