La foi et le théâtre, l’école d’une femme
Depuis toute petite, je me sens artiste. Alors que j’étudiais pour devenir interprète, j’ai ressenti le besoin de devenir comédienne professionnelle. Je me suis formée à l’Ecole du mime Marceau, puis j’ai joué plusieurs spectacles, dont certains à l’international.
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L’Évangile dans les coulisses
Dans mon Eglise, je sentais que ma profession déconcertait… «Ça doit être difficile comme milieu», s’inquiétait-on souvent. Pas plus qu’un autre, selon moi. Quel que soit notre milieu professionnel, c’est toujours un défi d’incarner sa foi, de gérer les injustices, les tentations, la médisance et les relations difficiles, non?
Toutefois, avec mon mari, on remettait chaque nouveau projet à Dieu: soit la porte se fermait brutalement, soit je ressentais de la paix, celle qui surpasse toute logique! Ce fut le cas pour une compagnie que j’ai intégrée en 2008, alors que le directeur était athée et pratiquait ouvertement l’occultisme. Je savais que ma place était là. Heureusement que je ne me suis pas enfuie le jour de ma première répétition quand il s’est exclamé: «Au travail les enfants et rappelez-vous: Dieu n’existe pas!» Non seulement j’ai eu de nombreuses occasions de parler de ma foi, de prier et même d’étudier la Bible avec les comédiens, mais j’ai pu être aux côtés du directeur dans ses dernières heures, à l’hôpital où il s’est éteint. Je lui ai proposé de faire la paix avec ce Dieu qu’il avait dénigré toute sa vie. Un des moments les plus bouleversants de mon existence.
Une passion ou un devoir?
Pourtant et malgré mon engagement actif dans le théâtre, j’ai cessé toute activité artistique quand nos enfants étaient petits et que nous avions besoin d’argent. Je me suis lancée dans la formation et le coaching en communication. Cela me plaisait beaucoup, je gagnais bien ma vie, mais quelque chose dépérissait en moi. J’en ai pris conscience en lisant la parabole des talents (Mat. 25,14-30): j’avais enfoui le mien sous la terre, il ne portait plus de fruits et ma frustration grandissait. J’ai revu par la suite une vidéo de moi à cette époque: j’étais comme vieillie, j’avais perdu mon étincelle dans les yeux.
Il m’a fallu plusieurs années pour que je prenne cela au sérieux et que je trouve un équilibre entre mes activités de formatrice et de comédienne. Aujourd’hui, l’équilibre est là, je forme et donne des conférences sur la communication non verbale tout en jouant mon one woman show «Parole de Mime» et en publiant des vidéos humoristiques sur les travers du coaching («Le TIPS du jour» sur LinkedIn). Je vois mes dons artistiques comme une responsabilité: je me dois de les exprimer pleinement si je veux honorer Dieu, qui me les a confiés. Si je ne le fais pas, je ne m’aime pas. Or, je dois m’aimer suffisamment si je veux aimer sans réserve mon prochain!