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La servante de Naaman, évangéliste anonyme

On ne connaîtra jamais son nom, mais Dieu l’a utilisée pour faire connaître le sien.
Benjamin Calmant

Forces et faiblesse de Naaman

«Une petite fille du pays d’Israël». C’est ainsi que la servante de la femme de Naaman est présentée. Son nom ne sera jamais révélé, mais, comme de nombreux autres anonymes dans la Bible, elle participera à faire connaître le nom de Dieu.
Le second livre des Rois s’ouvre avec une description de Naaman. Le texte ne tarie pas d’éloges sur ce guerrier, chef de l’armée du roi de Syrie. Il est même dit que «l’Éternel lui avait donné la victoire». Toutefois, cette présentation héroïque se termine en eau de boudin ; bien qu’il soit «fort et vaillant», Naaman est «lépreux».

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Et le récit d’enchaîner immédiatement sur la description de la jeune fille originaire d’Israël. A son sujet, la Bible est sobre. Elle n’est vraisemblablement pas le personnage principal de l’histoire, qui, par ailleurs, n’est pas non plus Naaman. Mais c’est elle qui changera sa vie car elle l’encourage à se rendre en Israël pour consulter le prophète Elisée.

Naaman, un surhomme en souffrance

Le texte est clair, il nous présente Naaman comme un surhomme aux mille exploits. Mais dans la réalité du quotidien, il n’en est rien. Naaman est atteint dans sa chair et aucune des victoires sur le champ de bataille ne peut le sauver de sa maladie. N’ayant rien à perdre, il se rend auprès du roi d’Israël qui, paranoïaque, est persuadé que la Syrie veut déclarer la guerre.

Vient ensuite le récit miraculeux de la guérison de Naaman grâce à l’intervention, ou plutôt la non intervention, du prophète Elisée. Le récit se termine par une espèce de retour à la case départ, mais cette fois-ci avec un autre personnage: Guéhazi. Il n’est pas n’importe qui, il est le serviteur du prophète le plus en vue du moment, celui que même les rois redoutent. Son avarice finit par le faire pêcher et, conséquemment, d’attraper la maladie indigne dont souffrait Naaman.

Dieu se fait connaître par une enfant

Dans ce récit, nous avons des personnages prestigieux. Un chef de guerre, un roi puissant, un serviteur corrompu et un des plus grands prophètes du moment. Et nous avons cette petite fille, capturée durant une bataille contre Israël, vendue comme esclave. Séparée de sa famille, ayant traversé probablement le pire, elle s’est souvenue de la fidélité de Dieu. Elle aurait légitimement pu éprouver de la rancœur et de la haine contre ses ravisseurs. Mais au contraire, c’est le cœur plein de compassion qu’elle annonce à sa maîtresse qu’elle connaît la solution pour guérir son mari: «Si seulement mon seigneur pouvait voir le prophète qui se trouve à Samarie, il le guérirait de sa lèpre». Car elle connaît personnellement le vrai Dieu, celui qui guérit les corps, mais qui guérit aussi les cœurs.

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