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J’ai peur de prendre la parole en public

Une femme parle à un auditoire. Elle semble avoir confiance en elle et être très professionnelle
© DR / Morgan Philips Group
Les prises de parole en public sont parfois un calvaire, en particulier pour les personnes qui manquent de confiance en elles. Cependant, l’éloquence n’est pas un don inné, cela se travaille.
Anlo Piquet

Beaucoup de femmes ont peur de parler en public. Bien qu’ayant des choses intéressantes à dire, elles préfèrent parfois s’effacer au profit des plus extravertis. On laisse le collègue présenter le projet parce que «lui, au moins, il est doué pour ça» et on ne prononcera pas de paroles d’encouragement au micro devant l’Eglise. Quel dommage!

Première bonne nouvelle: on ne naît pas avec une prédisposition à s’exprimer en public, tout est question d’entraînement. L’autre bonne nouvelle est qu’il existe des techniques qui permettent d’être plus à l’aise. Voici quelques astuces.

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Gymnastique élocutoire

Ecrire son discours ne suffit pas, on a besoin d’une préparation physique! Tout comme le sportif s’étire avant un match ou le pianiste fait ses gammes avant d’attaquer un Chopin. Par exemple, dix minutes avant de prendre la parole, on travaille sa respiration et sa diction pour éviter de parler vite, de buter sur les mots, de se sentir en apnée… Pour ce faire, on ferme les yeux, une main sur le ventre, et on veille à ce que la respiration soit de plus en plus lente et basse, qu’elle passe du thorax à la zone abdominale. C’est le moment idéal pour prier et remettre nos paroles à Dieu. Ensuite, un crayon entre les dents, on parle fort en surarticulant, afin de réveiller les muscles de la bouche. Les mots sortiront plus facilement!

Deux personnes: moi et mon public

Quand on parle en public, le stress peut nous isoler: on évite les regards tout en les sentant peser sur nous. Si on se met en situation de dialogue (même si le public ne réagit que dans le non-verbal), tout est plus facile: on parle à une personne dans les yeux, puis à une autre, et ainsi de suite mais à chaque fois comme s’il s’agissait d’une conversation à deux. Cerise sur le gâteau, l’auditoire ainsi regardé se sent impliqué, son attention est favorisée.

Se concentrer sur les démarrages en côte

Le plus dur, c’est le démarrage. La clé est de connaître par cœur ses premières phrases et de les avoir répétées en respectant des choix précis: à quelle vitesse je les dis, sur quel ton, mon regard à tel endroit, ma gestuelle de telle manière… Et on répète jusqu’à ce qu’on soit complètement à l’aise et que tout soit fluide. Quand ça démarre pour de bon, le cerveau l’a déjà vécu et n’a plus l’impression que c’est nouveau. Moins d’inconnu, moins de stress.

Prendre la parole en public coûte toujours un peu, puisqu’on sort de sa zone de confort. Et si ça en valait la peine? Prendre le risque de faire entendre notre voix, nos idées, notre histoire, c’est aussi prendre le risque de bénir ceux qui nous écoutent.

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