Skip to content

Le bénévolat: donner vous enrichit

© Alliance Presse
Le bénévolat joue une part importante dans le bon fonctionnement de la société. En France, ils sont quatorze millions, en Suisse, un million et demi, à exercer une activité non rémunérée dans le cadre d’organisations ou d’institutions. A cette forme de bénévolat formel s’ajoute l’entraide entre voisins, amis ou famille: gardes d’enfants, services et soins à des parents, etc. Les femmes sont plus impliquées dans ce second type d’activités, les hommes dans un bénévolat organisé. Les raisons d'un succès

Parce qu’on y trouve son compte
«J’ai travaillé bénévolement pour diverses associations. Je suis ravi de toutes ces expériences qui m’ont fait évoluer. Le bénévolat m’a beaucoup apporté et c’est pour moi un plaisir de me mettre au service des autres car j’ai besoin de me sentir utile» s’exclame Hermann, informaticien de 33 ans. Ce témoignage sur le site de «France Bénévole» résume les deux motivations principales des bénévoles: le plaisir d’exercer une activité et le sentiment d’être utile. Il est rare qu’on mette à profit toutes les cordes à son arc dans une activité professionnelle. Par ailleurs, rendre service est une aspiration toute humaine. «Le vrai moi veut aimer et trouve de la satisfaction en aidant les autres», déclare Gary Chapman, auteur chrétien de renommée internationale.

Parce que cela crée des liens
Écrivain et journaliste canadien, Jacques Godbout perçoit dans le bénévolat une forme de résistance à l’économie de marché. Pour lui, le bénévolat permet de créer un lien social, par choix. Dans un article paru dans la revue «Nouvelles pratiques sociales», il écrit : «On devient bénévole pour se relier, pour rompre la solitude et pour se brancher à la vie, pour sentir qu’on fait partie de quelque chose de plus vaste et notamment de l’humanité chaque fois qu’on fait un don à un inconnu». Jacques Godtbout donne au bénévolat un rôle important pour le futur: «Parce qu’il est la preuve que le temps, ce n’est pas de l’argent, le bénévolat sera le témoignage permanent de la nécessité d’autres valeurs que celles fondées sur la production, d’autres valeurs que la valeur marchande».

Publicité

Répartition sociale
«Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes et d’actifs se sentent investis d’une mission de solidarité», analyse pour sa part le psychanalyste Luis Spinoza. Paradoxalement, ce ne sont pas les personnes disposant de relativement plus de temps comme les chômeurs qui s’engagent, mais plutôt celles qui, en raison de leur formation ou de leur situation professionnelle et familiale, ont les compétences nécessaires et sont bien intégrées socialement. Toutes les classes d’âges sont représentées dans le bénévolat auprès d’associations mais celui-ci diminue de moitié à partir de la cinquantaine. Le bénévolat informel, lui, atteint un pic chez les jeunes retraités: ce sont souvent les grands-parents qui sont sollicités pour garder les petits-enfants pendant les heures de travail de leur progéniture. Et ces mêmes grands-parents prennent également soin de leurs propres parents dans le grand âge.
–CREDIT–
Recherche bénévoles désespérément
Ces cinq dernières années, le bénévolat est en recul autant en Suisse qu’en France. Dans ce dernier pays, c’est la forte augmentation du nombre d’associations qui est responsable de ce tassement. En effet, 80% d’entre elles doivent leur existence au bénévolat. Même les grands réseaux associatifs comme le Secours catholique, le Secours populaire, Médecins du monde, les Restos du cœur et la Croix-Rouge témoignent de leur difficulté à recruter des bénévoles. Il est vrai que les personnes recherchées doivent avoir des compétences en matière de communication, de nouvelles technologies et de finances. Par exemple, il est toujours difficile de trouver un trésorier. Le site «jeveuxaider.com» permet aux associations d’exprimer leur besoin sur Internet.
Sandrine Roulet

Comment trouver sa voie ?

Vous avez une petite idée du domaine dans lequel vous voudriez vous investir, mais vous n’en êtes pas certaine? Quelques idées pour vous aider à faire le pas

Regardez autour de vous…
Avant de vous lancer dans de grandes recherches, commencez par regarder autour de vous. Saisissez les opportunités qui s’offrent, les situations qui vous parlent. Vous pouvez sûrement apporter de l’aide à des personnes de votre entourage: un malade qui ne peut pas aller faire ses courses, un parent seul qui galère pour s’en sortir, un personne âgée qui cherche quelqu’un pour sortir son chien, les enfants de la voisine à garder, etc.

… Et au-delà !
Aucun besoin en vue dans votre entourage immédiat? Observez la vie de votre quartier, des rues que vous empruntez régulièrement. Peut-être y a-t-il des SDF à qui donner de la nourriture, des personnes étrangères à qui apprendre le français, une animation pour les enfants du quartier à mettre en place.
Vous pouvez également demander aux responsables de votre Eglise de vous communiquer les tâches qu’il reste à faire, les domaines dans lesquels il manque des personnes.

Où le cœur s’incline
Certains organisations ont des besoins de main-d’œuvre bénévole plus pressants que d’autres. Mais trouver un créneau qui vous tient à cœur est plus satisfaisant à la longue. Souvent, vos envies et vos passions sont également un bon indicateur de l’engagement qui vous correspond. Avantage non négligeable: les bénévoles qui se passionnent pour une cause y travailleront plus longtemps et avec plus d’entrain.

Se lancer
N’ayez pas peur de vous jeter à l’eau! C’est une fois sur le terrain que l’activité dans laquelle vous vous lancez prendra tout son sens. N’oubliez pas: avec l’engagement vient une autre belle qualité, la constance. Une présence durable dans un projet quel qu’il soit est précieuse. Et pour cela, mieux vaut opter pour un nombre d’heures réalistes que plonger la tête la première et vous retirer de sitôt parce que cela est trop conséquent. On peut toujours augmenter son engagement le cas échéant. Être des personnes sur qui l’on peut compter a une grande valeur.
Rebecca Piaget


Lettre aux hyperactifs de l’engagement

Deux pièges classiques à éviter Placer son identité dans la réalisation de certains projets. Fréquemment, parmi les raisons qui poussent à s’engager, certaines sont discutables. Lorsqu’une personne a des attentes trop élevées en termes de reconnaissance personnelle, le risque est grand de s’épuiser. En effet, comme son sentiment d’exister ou de ne pas exister va être lié à la réussite de ce qu’elle entreprend, le surinvestissement et la pression pesant sur cette personne sera important. Confondre le statut de serviteur avec celui de «serviette». Autrement dit, avoir peur de ne plus être aimé par les personnes de son entourage en répondant par la négative à une demande de service et donc répondre à tous les besoins qui se présentent. Les personnes susceptibles de tomber dans cette ornière auront de la difficulté à se positionner et à avoir une image claire d’elles-mêmes. Elles auront tendance à s’impliquer dans l’ombre, à se faire marcher dessus, à ne pas oser dire «non». Démarches pratiques d’hygiène personnelle En guise d’autocontrôle, s’interroger: «si je devais arrêter mon activité, que ressentirais-je?» et «ai-je de la joie dans mon engagement?». Ces deux questions permettent d’évaluer son degré d’implication et son stade d’épuisement. Se dérouiller et s’accorder de temps à autre une pause conséquente (d’une semaine, d’un mois voire d’une année). Dieu nous invite au repos. S’ils sont bien anticipés, ces temps ont un résultat positif, tant pour le bénévole que pour son équipe. Entre autres, ils permettent de se rendre compte si l’organisation fonctionne sainement en l’absence de telle personne ou si au contraire elle est indispensable. Commencer par un engagement au sein d’une équipe est un gage de sécurité. Par rapport à un travail en solo, l’équipe offre un lieu d’encouragement, d’apprentissage et de prévention et permet que la charge qui pèse sur chacun soit partagée. Signaux d’alarme à prendre au sérieux Les faits observables: plaintes du conjoint concernant les rares soirées passées à la maison, incapacité chronique à respecter ses délais, oublis, la perte du sens et de la joie à accomplir son travail. Chacun réagit différemment face au surmenage. Il peut être utile de noter pour soi ce qui arrive lorsque l’on est face à trop de travail. Certains se ferment comme des huîtres, alors que d’autres ont une tendance à parler davantage, certains pleurent facilement, d’autres dorment mal ou perdent leur créativité, etc. Qu’ils apparaissent chez soi, chez un conjoint, un ami ou chez un employé, ces signaux invitent à se repositionner dans son service ou à avertir une tierce personne des risques qu’elle encourt. Rébecca Reymond et Julien Russ

Thèmes liés:

Publicité