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Le dimanche, un samedi comme les autres?

C’est un duo-pack qu’on appelle week-end depuis à peu près un siècle. Mais les deux jours qui le composent sont-ils équivalents et interchangeables ? Mon subconscient de croyante se met en alerte. Bien sûr qu’il y a une différence : le dimanche, c’est le Jour du Seigneur. D’un côté, cette expression sent la poussière. Elle évoquerait presque une époque où aller au culte et ne pas travailler était une obligation sacrosainte. Vision légaliste. Et pourtant, la mention du sabbat dans les dix premiers commandements me pousse à ne pas prendre le sujet à la légère.
Corinne Siegrist

«Fête le jour du sabbat» (Exode 20,8-11)
Dans ce premier texte, il s’agit d’actualiser l’acte créateur de Dieu. Comme Dieu a couronné son œuvre de six jours en se reposant, l’homme couronnera sa semaine de travail par le sabbat. Il est «à l’image de Dieu» et doit donc œuvrer et se reposer comme lui. Le terme utilisé pour parler du travail n’est pas péjoratif. Quant au mot «ouvrage», le terme hébreu a une parenté avec «ce qu’on est appelé à faire».
–CREDIT–
Cela me rappelle la réflexion d’une de mes voisines. A la question qui se posait de savoir si on avait le droit de faire du bruit dans l’immeuble le samedi matin à dix heures, elle m’a répondu : «Bien entendu. Le samedi nous faisons ce que nous avons à faire et que nous n’avons pas eu le temps de faire le reste de la semaine. Et le dimanche on respecte le repos des gens.»
Dans le livre de l’Exode, les six jours ouvrables doivent culminer dans la fête du sabbat. Pour se sentir, pendant son travail, «prince de la création», l’homme a besoin de s’arrêter le septième jour s’il ne veut pas que son travail se transforme en une malédiction.

«Observe le jour du sabbat» (Deutéronome 5, 12-15)
La forme du commandement dans le livre du Deutéronome est un ordre qui rappelle que le respect du sabbat n’est pas quelque chose de naturel. Le sabbat, notre repos, sera menacé soit par les autres, soit par nous-mêmes, soit par l’Egyptien esclavagiste (dans notre contexte, traduire «l’économie»). Le travail, ici, est le rappel et la suite de la servitude que le peuple a connue en Égypte. Du coup, le sabbat devient l’anniversaire de la libération. Il faut le fêter chaque semaine, sinon Israël risque d’oublier qu’il est un peuple délivré et donc libre. Il redeviendra esclave du travail.
Je crois qu’il n’est pas utile de choisir entre les deux versions de ce commandement. Elles s’enrichissent l’une l’autre et nous rejoignent davantage selon ce que nous vivons. Une chose est sûre, le dimanche n’est pas un samedi comme un autre. A nous de nous organiser pour faire de ce jour un jour de fête qui nous rapproche de notre créateur et qui nous rappelle que nous sommes libres.
Corinne Siegrist

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SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles 3-09 – Septembre-Novembre

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