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La traversée du désert

Au sens spirituel, le désert est un temps d’aridité, d’épreuve, où l’on ne comprend plus rien, où l’on ne sait pas quelle direction prendre. C’est aussi un terrain fertile pour approfondir sa foi, malgré toutes les difficultés réelles qui lui sont associées

Une année sur deux, à Noël, un couple d’amis accompagnés de leurs trois enfants roulent durant dix jours dans le désert tunisien. Malgré leur enthousiasme de choc, cette aventure n’exerce pas d’attrait exotique sur moi. Eux, par contre, se réjouissent longtemps à l’avance, au cours des longs mois pendant lesquels ils préparent et organisent leur voyage. Les enfants exultent et les parents jubilent. Oui, me dis-je, il existe des gens pour qui traverser le désert est une joie!
–CREDIT–
Le désert dans la Bible
Le désert, dans la Bible, n’est pas a priori négatif. Il est un temps de mise à part, de croissance intérieure et de rapprochement avec Dieu. L’exemple du peuple d’Israël errant pendant quarante ans dans le désert est parlant à cet égard. Les quarante jours de Jésus dans le désert ont été une période à la fois difficile (c’est un lieu de tentation) et féconde (son ministère a débuté suite à cette étape).

Le désert, une image des temps d’épreuves
Les débuts de la vie chrétienne sont souvent des temps joyeux où la présence de Dieu est palpable, les prières exaucées, les signes du Royaume apparents. Et puis, après quelques mois, parfois quelques années, se présente sans que l’on sache trop comment un temps de désert. Il ne s’annonce pas.

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L’entrée dans le désert peut être un événement marquant (tel un deuil, une maladie, une perte d’emploi, une relation brisée), mais aussi une avancée progressive et pas particulièrement identifiable. Mais un jour se lève où il nous semble ne pas comprendre ce que nous vivons. Nos points de repère ont disparu et nous ne savons pas quelle direction notre vie prend. Nous réalisons durement, avec des larmes parfois, que la vie est différente. Et que ce qui avait «fonctionné» jusque-là ne fonctionne plus. Les prières rebondissent contre le plafond. Dieu semble être aux abonnés absents.

Pas de culpabilité
«Y suis-je pour quelque chose? Y a-t-il une vie possible dans le désert? Y a-t-il une vie après le désert?» : Ces questions peuvent nous hanter. La plupart du temps, nous ne sommes pas responsables de cette situation! Le sentiment de culpabilité peut être envahissant. Aussi, il est important de se rappeler que si nous avons effectivement fauté, Dieu ne nous accuse pas. Il nous pardonne. Souvent, cependant, nous n’y sommes pour rien. Les causes nous échappent.

Dieu est là
Il y a toutefois des points encourageants à relever. Au cours de ces périodes, le Saint-Esprit nous fait mûrir, dans le sens où nous grandissons dans la connaissance de Dieu et dans la connaissance de nous-mêmes; petit à petit, nous acquérons un regard plus profond et plus sage sur la vie.

Alors même que Dieu peut nous sembler très lointain, il est en fait tout près de nous. Sentir (ou pas) sa présence n’est pas une jauge fiable pour mesurer sa foi. Dans ces moments de désert, ce n’est pas ce que nous ressentons qui nous aidera, mais bien plutôt ce que nous croyons. Or, nous croyons que Dieu est avec nous, qu’il est un père aimant et que nos voies sont entre ses mains. Le contexte culturel occidental met l’accent sur l’émotionnel; cette dimension, longtemps étouffée, prédomine maintenant jusque dans les Eglises. Ne nous laissons pas abuser! Ressentir la présence de Dieu est une grâce plus que la conséquence d’une foi «bien entretenue».

Apprendre la patience
Le temps semble long, dans le désert. «D’accord d’être patiente, mais pourvu que ça ne dure pas longtemps et que l’on sache pour combien de temps!». Desserrer notre emprise sur ce que nous essayons de contrôler donne du large à Dieu pour opérer en nous ce qu’il désire. La Bible parle toujours d’espérance; un temps viendra, proche ou lointain, où «cela ira mieux».

Ces pensées peuvent nous tranquilliser et nous aider à avancer un pas après l’autre, un jour à la fois. Mine de rien, c’est ainsi que notre confiance en Dieu se construit ainsi que notre être intérieur, petit à petit.

Christine Bourgeois Paulovits

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