J’ai aimé un délinquant
Ne pas baisser les bras, telle est la leçon que Manu a apprise pendant les années de délinquance de son compagnon. Aujourd’hui, cette Martiniquaise
 de trente-neuf ans est une épouse et mère heureuse de cinq garçons. Son mari Yannis est pasteur à l’Église de Maurepas, dans les Yvelines. Ensemble, ils rendent aussi témoignage de l’amour de Dieu auprès des jeunes des quartiers défavorisés.
Ne t’attache pas à moi
 Mais la vie avec l’homme dont elle est tombée amoureuse à vingt-deux ans n’a pas toujours été rose. Emmanuelle, de son vrai prénom, est alors animatrice en maternelle et elle a déjà un enfant en bas âge. Un soir de décembre, alors qu’elle a mis entre parenthèse sa vie de foi, Manu fait la
 connaissance d’un gaillard prénommé Yannis.
 Avec elle, le jeune homme joue pourtant la carte de l’honnêteté: «Je te conseille de ne pas t’attacher à moi, je ne suis pas un bon garçon». La jeune femme craque pour son côté sauvage et débrouillard. Mais elle ignore qu’il deale du haschich, une source de revenu facile.
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 Une amie sur le chemin
 Pendant quelques temps, il délaisse la rue. Mais
 Manu déchante bien vite: il n’est pas prêt à se ranger,
 même lorsqu’elle tombe enceinte de lui. De
 plus, Yannis est dépendant de l’alcool et ce problème
 cause de nombreuses disputes entre eux. Ils
 finissent par se séparer mais elle reprend contact
 avec lui pour la naissance de leur premier bébé.
 Un jour de l’année 1994, Manu retrouve une amie
 chrétienne. «Rien n’est un hasard avec Dieu»,
 lui rappelle cette dernière. «S’il m’a mise sur ton
 chemin, c’est que tu en as besoin». Dès lors, la
 jeune femme se remet à fréquenter l’Église, à lire
 la Bible et à prier.
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Face au découragement
 Son homme est le principal sujet de ses prières:
 «J’avais peur de ne pas le revoir en vie! Je n’arrivais
 pas à dormir et le matin, il fallait faire bonne
 figure pour les enfants!». Entre temps, un autre
 bébé est venu agrandir la famille. Manu passe par
 toutes sortes d’états d’âme et il lui arrive d’être
 complètement découragée. Autour d’elle, on lui
 conseille de jeter l’éponge. Mais au moment où
 elle baisse les bras, Dieu la relève: «Ne t’inquiète
 pas, je prends soin de Yannis», l’encourage-t-il
 plusieurs fois par des paroles bibliques ou des
 rêves.
Prison et libération
 finalement, c’est en prison, où il est incarcéré
 pour vol à main armée, que ce dernier commence
 une démarche de foi. Il faut dire que Manu ne
 ménage pas ses efforts en venant le voir plusieurs
 fois par semaine et par tous les temps. Au parloir,
 leurs discussions portent la plupart du temps sur
 ce que le Christ est capable de faire pour lui. tout
 seul dans sa cellule, Yannis finit par reconnaître
 son incapacité à faire le bien et décide de prendre
 un nouveau départ. Cette fois, en donnant une
 place à Dieu dans sa vie. Il ne sait pas encore que
 ce dernier va le libérer, de la prison d’abord, puis
 de l’alcoolisme.
La foi qui sauve
 Quelle joie pour Manu d’apprendre cette bonne
 nouvelle. Ils peuvent maintenant prier ensemble
 et demander à Dieu un miracle en cour pénale. Au
 lieu d’écoper de cinq ans ferme pour vol à main
 armée, comme son complice, sa condamnation
 ne sera que de trois ans avec sursis. Manu a eu
 raison d’y croire jusqu’au bout. Un journal local
 a même titré: «Un homme sauvé par la foi de sa
 femme». ❚