Skip to content

J’ai des sentiments pour un autre

© Alliance Presse
Être attirée émotionnellement, physiquement, parfois même spirituellement, par un autre homme que son conjoint est quelque chose qui peut survenir plus vite qu’on ne l’aurait imaginé. SpirituElles vous propose quelques pistes de réflexion

Quelques années après son mariage, Cécile, trente-cinq ans, est partie en vacances avec son mari et un groupe de chrétiens et des sentiments pour un des hommes sont apparus. «Je me disais: “Pourquoi ça m’arrive? tout mais pas ça!”.
J’ai pleuré, j’aurais voulu pouvoir arracher mon coeur». Que faire lorsqu’on se trouve dans cette situation?

Être honnête avec soi-même
Développer des sentiments pour un autre homme que le sien n’est pas seulement une situation que l’on sait dangereuse et déplacée, c’est aussi une situation de faiblesse et de vulnérabilité qui doit être regardée en face: «La première chose est de se l’avouer à soi-même», conseille Nancy Decorvet, accompagnatrice en relation d’aide. Nier la situation ne permet pas de la régler, tout comme la relativiser: «C’est une pente glissante, cela commence souvent bêtement. C’est une situation à prendre au sérieux, et rapidement», remarque-t-elle encore.
–CREDIT–
Décider avec dieu
Le dire à Dieu est également essentiel. C’est avec
lui avant tout qu’il faut prendre une décision: «La
fidélité est faite de volonté», rappelle Nancy Decorvet.
«Il faut se positionner par rapport à ses
valeurs, ses engagements, aux promesses que l’on
a faites devant Dieu», renchérit ginette gaasch,
également impliquée dans l’accompagnement familial.
«En parler avec Dieu, c’est principalement
ce que j’ai fait», raconte Cécile. «Une fois, mes
pensées sont allées trop loin et le Seigneur m’a
interpellée: “Est-ce que tu réalises à quoi tu penses?”.
J’ai demandé pardon, j’ai pris la décision
d’oublier.»
Si la culpabilité nous tient, rappelons-nous que
Dieu convainc mais ne condamne pas.

Publicité

Surtout pas toute seule
À partir du moment où l’on a pris la décision de
régler la situation, le mieux est de mettre en place
certains garde-fous. «Le plus important est de ne
pas être toute seule», conseille ginette gaasch.
Prier avec une confidente ou une conseillère permet
d’avoir un appui et une personne à laquelle on
est redevable. Cécile confie: «Ce qui m’a manqué
pendant cette “épreuve”, ce sont des amies en qui
me confier et avec qui prier. Je ne voulais pas raconter
ça à des gens que je ne connaissais que depuis
peu de temps à des kilomètres de l’Europe.»

S’éloigner
Une prise de distance avec l’homme en question
est nécessaire. Nancy Decorvet note les pièges
actuels les plus fréquents: «toutes les formes de
correspondance: SMS ou textos, courriels, etc.
On relativise car c’est virtuel, mais dans la réalité,
cela crée des liens et une intimité». Dans sa situation,
Cécile a également remarqué l’importance de
l’éloignement: «Il se peut que les sentiments ne
disparaissent pas du jour au lendemain. Il faut du
temps et si possible, ne plus voir la personne.»

Comprendre et aller de l’avant
Vivre ce genre de situation permet de prendre un
certain recul et de se poser de bonnes questions:
Pourquoi ces sentiments? Ai-je une conception
trop romantique voire utopique des relations? L’ennui? Il peut s’agir d’une passade, de sentiments qui s’évanouissent
vite, mais ils ont en tous les cas révélé une zone
sensible. Il s’agit parfois d’insécurité ou d’un besoin d’être
valorisée.
Cécile analyse ce qui lui est arrivé: «J’ai commencé à l’admirer.
Pour sa foi d’abord et son intelligence. Il me faisait des
compliments sur ma voix, sur mes goûts. Étais-je en manque de
valorisation? Je ne sais pas, mais ses mots me touchaient.»

Bilan de santé
Cette situation difficile est également l’occasion de réfléchir à
la santé du couple: Devons-nous passer plus de temps de qualité
ensemble? Est-ce lié à notre vie sexuelle? Devons-nous demander
de l’aide? ginette gaasch rappelle que les femmes sont
particulièrement vulnérables sur le terrain des émotions et que
les sentiments peuvent tromper : «Qu’elles cherchent à vivre
avec leur mari ce qu’elles imaginent vivre avec l’autre!».
Plus que tout, cette situation difficile permet de révéler les zones
particulièrement vulnérables de notre être et la nécessité
de les gérer avec sagesse et humilité. Cécile nous confie: «Je
veille sur mon coeur.»


Faut-il le dire à son Jules ?

La question est très délicate. Cécile a choisi de ne pas en parler à son mari, par crainte de lui faire du mal et de «mettre le doute dans son esprit.» Pour Martine, trente-cinq ans, mariée, cela dépend où l’on en est dans le contact avec l’autre homme: «S’il s’agit de nos pensées, essayons de gérer cela avec une tierce personne dans un premier temps». Prendre conscience des conséquences de la démarche avant d’en parler, évaluer ce qui serait constructif ou pas pour le couple, voilà qui reste une question propre à chacun.

Thèmes liés:

Publicité