Jeune entrepreneuse cherche 200 vendeuses à domicile
Audrey Cattoz a longtemps travaillé dans la mode pour enfants. En tant que responsable marketing et communication, elle a été peu à peu écœurée par la délocalisation croissante de la production des marques françaises. A trente-six ans, cette mère de quatre enfants a décidé de tourner la page. Elle a quitté un univers de strass et de paillettes pour monter son propre projet : une nouvelle gamme de montures de lunettes fabriquées en France et vendues par un réseau de deux cents femmes de tout l’Hexagone.
La femme au centre
Le système de vente qu’elle a imaginé en dit long sur le projet de cette jeune entrepreneuse dynamique. Avec l’objectif de monter un réseau de vendeuses indépendantes, Audrey Cattoz met la femme et la relation au cœur de son projet : «Souvent, les femmes doivent se contenter d’emplois précaires à temps partiels, pour avoir le temps de s’occuper de leurs enfants». Les futures ambassadrices de la gamme de lunettes Konnexion pourront organiser leur activité professionnelle «en cohérence» avec leur situation familiale.
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Réunions Tupperware
Sur le modèle Tupperware, les ventes s’organiseront autour d’un café, à domicile. Les vendeuses pourront y ajouter une touche de conseil en relooking pour lesquelles elles auront reçu une formation : «Je pense que, pour des croyantes, ce sera une occasion intéressante d’encourager et d’accompagner d’autres femmes», développe encore cette chrétienne évangélique.
Après une enfance dans un milieu chrétien très conservateur, Audrey Cattoz a pris ses distances avec la foi, avant d’y revenir à l’âge de trente ans. C’est ce retour à la foi qui a été l’étincelle de départ de ce projet et le moteur de celui-ci : «Face à la délocalisation, j’ai dit à Dieu : “Qu’est-ce que je fais ?”». Depuis, son idée a grandi et mûri. Du côté de ses fournisseurs, pas question de produire ses lunettes à l’autre bout de la planète : «La France compte parmi les meilleurs fabricants de montures au monde». Elle a donc décidé de se tourner vers ces derniers.
Commerce solidaire
Autre originalité du projet, l’utilisation du bénéfice. Audrey Cattoz annonce d’emblée la couleur : Konnexion va réinvestir la moitié des bénéfices au profit de projets intergénérationnels. Les clientes pourront elles-mêmes choisir si elles veulent contribuer à l’achat d’une chaise roulante pour une personne handicapée, pour aider des enfants à partir en vacances, par exemple. Elle s’engage à verser une part des gains aux associations choisies par les clientes.
Lorsque Audrey Cattoz parle de sa nouvelle activité, au-delà de son enthousiasme contagieux, la détermination et l’engagement sont perceptibles. Elle ne surfe pas sur la vague d’une mode entrepreneuriale. Elle croit que là où l’on est, on peut faire une différence. ❤
Propos recueillis par Christian Willi
