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Cheminer seule ou en réseau?

© Alliance Presse
Sur les chemins de Compostelle, sur lesquels elle est guide depuis de nombreuses années, Mahé Roussy s’est maintes fois posé la question. Une interrogation qui fait sens aussi bien au niveau du cheminement intérieur que de l’activité professionnelle
Magaly Mavilia

Dans votre quête spirituelle, cheminez-vous seule ou en réseau ?
Ce sont deux choses qui vont de pair. A la base, un chemin spirituel devrait être profondément personnel. C’est une relation directe. Mais cette quête pour arriver à vivre ce lien demande peut-être de faire des expériences avec d’autres et de s’enrichir par diverses lectures, stages ou retraites. Cela permet d’approfondir sa compréhension en s’ouvrant de cœur et d’esprit à une multitude de contextes qui ne sont pas forcément au départ en adéquation avec nos croyances de bases.

Quels sont ces réseaux, ces sources, qui vous nourrissent ?
Beaucoup de lecture, notamment de grands sages. Mais, très clairement, plus le lien avec Dieu s’établit au fond de moi, moins j’ai besoin d’aller puiser à ces mille sources. Cela a été nécessaire pour ouvrir ce chemin, mais au fond, maintenant, j’ai l’impression que c’est tellement nourri à l’intérieur de moi que j’en ai moins besoin.
Je garde quelques sources qui sont directement pratiques pour une spiritualité vécue au quotidien dans la compréhension du monde actuel et des relations. Les éléments de la sagesse sont capitaux pour pouvoir vivre les relations, comprendre et accepter le monde.
Si nous n’avons pas cette sagesse, nous sommes dans le refus. La sagesse, c’est la connaissance qui permet d’accepter le monde et les autres tels qu’ils sont. En étant ancré dans le cœur de Dieu, enraciné dans notre centre, même les tempêtes ne nous déracinent plus. Là, nous sommes amour, joie et paix.

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Qu’en est-il de la pratique dans votre chemin ?
Je fais les deux. J’ai des temps que je consacre, seule, quotidiennement, à la méditation, au chant, à la lecture ou à l’écoute de discours sur le thème de la spiritualité et de la connaissance. Mais je vis aussi ma relation à Dieu en groupe. Cela me donne une grande force et c’est beau de vivre quelque chose en communion avec d’autres.

Coté professionnel ?
Il est parfois difficile de tout porter seule, quand on est indépendante. Là est ma grande question : se joindre à une structure existante ou continuer seule ? Il faut beaucoup de souplesse pour travailler en réseau dans ce domaine, savoir mettre le poing dans sa poche et je dois avouer que j’aime faire les choses comme je le sens.
Pourtant, travailler avec des gens peut aussi être un excellent exercice de tolérance et de patience, comme le dit l’apôtre Paul aux Corinthiens : «L’amour est patient». Je pense que c’est une des choses que j’ai dû apprendre, ne pas imposer, accepter les autres là où ils en sont. C’est d’ailleurs tout l’art du travail d’un accompagnant. ❤

Propos recueillis par Magaly Mavilia

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