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Sur la terre de Hetty Overeem

La rencontre n’est jamais là pour rien», s’exclame Hetty Overeem. Forte de cette conviction, cette pasteure de cinquante-trois ans a proposé à son Eglise, l’Eglise Réformée Vaudoise, de partir à la rencontre de ses contemporains. «Vivre l’Evangile en chemin», c’est ainsi que ce nouveau projet a été désigné.

Avec l’âne Speedy (qui avance à 2 km/h!) et le chien Barou (qui fait honneur à son nom de baroudeur), elle sillonne le canton de Vaud, se rendant disponible à tout un chacun pour partager un café, écouter les confidences, répondre aux questions ou vivre un moment spirituel.

Longtemps pasteure de plusieurs villages du Nord vaudois, Hetty Overeem apprécie beaucoup la vie en paroisse. Elle pense cependant que cela n’est pas suffisant: «On est restés trop longtemps dans un ronronnement. Il faut oser sortir de ce qu’on connaît, oser trouver ce que Dieu nous propose».

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Confortée par les rencontres
Tous les vendredis, Hetty Overeem empoigne donc son bâton de pèlerin, pour rejoindre avant la nuit son campement: une roulotte au confort rudimentaire et un tipi, lieu d’accueil et de célébrations. Pendant le week-end, les passants, riverains et autres curieux peuvent alors la rejoindre pour discuter ou partager un des trois repas quotidiens qu’elle offre. «Les réactions des gens sont diverses. En général, ils trouvent super que j’aie du temps pour eux. Ils savent que le but est d’aller à leur rencontre, que tout est gratuit, qu’on ne leur impose rien et qu’en même temps, je suis là au nom de quelqu’un. D’autres trouvent ça bizarre ou sont agacés: c’est quoi, ces pasteurs qui se balladent sur les routes?», rapporte la pasteure.

La richesse des contacts l’encourage à poursuivre sa démarche: «C’est un privilège de découvrir une personne, ce qu’elle vit. De plus, j’aime l’imprévu. C’est Dieu qui place des personnes sur ma route, qui crée des occasions et des événements». Certaines rencontres sont plus marquantes que d’autres. Comme celle de jeunes qui lui ont donné un coup de main et l’ont invitée à manger. L’occasion d’une discussion profonde. Ou alors de cet homme qui lui a apporté de quoi se ravitailler, alors qu’elle était complétement perdue dans la «pampa», selon son expression. Un vrai ange.

Défiée dans sa foi
«L’Evangile en chemin» a permis à Hetty de découvrir à quel point Dieu est fiable. Mais elle a aussi appris beaucoup sur elle-même: «On a beau être chrétienne depuis des lustres et même pasteure, la confiance n’est pas évidente. Il y a une certaine résistance à oser croire en un Dieu réel, qui agit même dans les détails de nos vies. Ça me déçoit de moi-même mais en même temps, ça me rend très proche des gens que je rencontre. Croire en ce Dieu-là n’est jamais acquis. Tous les jours, j’ai besoin et envie de réapprendre. Même quand on a un sacré caractère comme le mien et de la rébellion, on arrive à cheminer sur ce chemin de confiance.»

Sandrine Roulet

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles 3-10 – Septembre-Novembre


Multiples talents

Née en Hollande, Hetty Overeem a grandi au sein d’un foyer chrétien. Son père, pasteur, et sa mère, femme au foyer, lui ont transmis la foi mais aussi l’importance de se poser des questions et d’être vraie dans sa recherche. Ce n’est que lorsque Dieu est devenu très concret pour elle qu’elle a décidé de le suivre. Après avoir été pasteure à Fiez-sur-Grandson, elle a fondé la Cascade, lieu d’écoute et d’accompagnement. Passionnée de musique (elle a fait cinq ans de conservatoire), Hetty Overeem aime se retrouver seule dans son alpage pour se ressourcer et composer

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