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Des retraites silencieuses pour dialoguer avec Dieu

© Alliance Presse
Elles ont un agenda bien rempli, elles aiment parler. Et pourtant, elles ont choisi de s'arrêter pour faire «retraite» et entrer dans le temps du silence. Portraits

«Un repos intérieur s’est installé»

Sa première expérience de retraite en silence, Anne-Claire l’a trouvée à la fois étrange et bienfaisante.
Ces jours silencieux sont rythmés par des moments communs, où les responsables de la retraite ont apporté une méditation sur un texte biblique, mais aussi par des temps de réflexion individuelle. Les repas sont pris en silence. Pour Anne-Claire, quinquagénaire dynamique, c’est une expérience étonnante de partager ce moment avec des personnes inconnues et de ne pas pouvoir leur poser des questions pour s’intéresser à elles.
«Je suis entrée dans une bulle individuelle, “égoïste”», raconte-t-elle. C’est un temps pour penser à sa vie et à ses relations. «Je cherche à entendre ce que Dieu veut me dire, à découvrir quels sont ses projets pour moi, ce qu’il aimerait changer en moi. Et dans le silence extérieur, qui se propage à l’intérieur, il devient plus facile d’entendre sa voix. Pour quelqu’un de volubile comme moi, c’est un vrai repos intérieur qui s’installe. Après deux jours de silence, je n’avais plus envie de recommencer à parler, ne m’étant jamais rendu compte de l’énergie que cela prenait.»
Dimanche après-midi, lors du dernier moment commun, chacun dit brièvement ce qu’il a reçu durant cette retraite. Moment émouvant et fort. «Alors qu’aucune parole n’avait été échangée durant tout un week-end, nous nous sommes sentis proches les uns des autres.»/i>

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«J’étais plus attentive à mes questionnements»
«Marcher en silence, en observant le paysage, en écoutant le bruissement du vent dans le feuillage, en expérimentant la soif liée à la chaleur ambiante: c’est enrichir sa propre méditation, en laissant raisonner la Parole reçue avec son vécu propre». Marlène, quadragénaire sociable, a participé à un camp «Marche et méditation» dans les Cévennes. Chaque matin, le groupe marchait plusieurs heures en silence, méditant un texte biblique et réfléchissant à quelques questions proposées par les
organisateurs.
Au fil de la marche et du temps qui passe, grâce au silence, la réflexion peut s’approfondir et aller à l’essentiel. Marlène s’est sentie dépouillée du souci de parler ou d’écouter: «J’étais plus disponible et plus attentive à mes propres questionnements, à mes résistances, à mes peurs et à mes joies. J’ai pu rester concentrée sur ce qui m’habitait, sans être interrompue par la réflexion d’autrui.»
Marcher en silence permet de «faire du chemin» sans tourner en rond, d’aller au-delà des mots échangés. Cela ouvre la voie à l’écoute de Dieu et au dialogue avec lui pour explorer de nouvelles routes à parcourir dans l’avenir. «Le soir, en toute simplicité, j’ai partagé au groupe un mot-clé, une phrase ou un objet ramené de la marche, fruit de ma méditation en silence. J’ai ensuite pu accueillir à mon tour les signes offerts par mes compagnons de route et me réjouir avec eux de l’œuvre de Dieu dans leur existence», conclut Marlène.

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