Je me retrouve seule…

Annie: La solitude du veuvage
« Même les saisons les plus tristes peuvent devenir, si nous les accueillons, une source de sagesse et de force pour le chemin devant nous. » Ces paroles du théologien et romancier Frederick Buechner accompagnent Annie depuis qu’elle a perdu son mari en 2017.
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Le départ a été très soudain. « Comme nous avions passé toute notre vie de couple à travailler étroitement ensemble, j’ai senti immédiatement qu’il me faudrait un nouveau but dans ma vie. Je n’étais plus la femme du pasteur. » Même si Dieu lui avait retiré tout ce qui lui était familier, elle savait qu’il avait encore un projet pour sa vie. Le verset préféré de son mari est devenu sa prière: « J’ai constamment l’Eternel sous mes yeux ; Quand il est à ma droite, je ne chancelle pas » (Ps. 16, 8). La vie serait différente, certes, mais satisfaisante.
« Dans un premier temps, j’ai aidé l’Eglise orpheline à retrouver un nouveau pasteur. J’étais un élément stable pendant ce processus. » Ensuite, elle a dû retourner aux Etats-Unis, son pays d’origine. Un nouveau défi: « Je n’étais plus entourée de personnes qui avaient connu et aimé mon mari. La maison était nouvelle, l’Eglise aussi. »
Dieu m’accorde la sagesse et la force pour affronter l’avenir.
Petit à petit, Dieu a ouvert et fermé des portes: « Ma famille comble un grand vide. J’apprends à cultiver mes relations avec de vieux amis aussi bien qu’avec de nouveaux. Ces contacts sont essentiels pour m’aider à conserver une saine perspective. »
« Le Seigneur m’apprend aussi à me reposer en lui, en attendant qu’il me montre le chemin à suivre. Jour après jour, Dieu m’accorde la sagesse et la force pour affronter l’avenir. » Malgré la solitude, elle affirme: « Un héritage délicieux m’est échu, une belle possession m’est accordée » (Ps. 16, 6).
Geneviève Radloff
Julijana: La solitude du divorce
Julijana est mariée depuis quatre ans lorsque son mari prend ses distances dans sa relation avec elle et avec Dieu. « Très vite, le père de mes enfants ne s’est plus impliqué dans la vie de famille, explique-t-elle. J’étais seule avec les enfants pour toutes les sorties du dimanche et plusieurs vacances. » Julijana a l’impression d’avoir tenté son possible pour sauver la relation mais le couple finit par divorcer, il y a huit ans, alors que leurs enfants sont âgés de 15 et 17 ans.
Commence une période difficile durant laquelle elle souffre de solitude avec un sentiment d’échec d’autant plus cruel qu’il ravive un sentiment d’abandon vécu dans son enfance. « Je n’étais plus capable de prier. Inconsciemment, j’en voulais à Dieu et je n’allais plus à l’Eglise. » Le cercle des amis fond rapidement et Julijana « s’enferme dans sa grotte ».
L’identité de « femme divorcée » que le regard des autres pose sur elle est parfois douloureux.
C’est une amie, sa partenaire de prière de longue date, qui l’accompagne doucement mais sûrement vers une sortie dans la lumière. Par une amitié fidèle, des livres édifiants, des messages
J’ai réappris à rester en contact avec Jésus.
et des thérapies de relation d’aide chrétienne, Julijana va laisser Dieu restaurer son identité brisée. A la place de l’abandon, elle reçoit une identité de « fille du Père » et la certitude absolue que Dieu est toujours à ses côtés. « J’ai réappris à rester en contact avec Jésus », confie-t-elle. « Sans lui, je ne sais pas si je serais là aujourd’hui. »
Guérie en profondeur, la cinquantaine épanouie, Julijana est une amie dévouée, et sa joie est contagieuse. Elle vit sereinement son célibat et cultive avec soin ses amitiés, en gardant l’espérance de rencontrer un jour, peut-être, un partenaire de vie.
Nathania Clark
