La sexualité des célibataires chrétiennes: osons en parler !
Auteure de Les filles, préparons-nous au mariage (auto-édition), vous lanciez il y a tout juste un an la communauté Instagram Glgpfm*.
Quelle vision porte votre projet ?
La vision qui m’anime est celle-ci : voir des femmes célibataires se préparer au mariage, avec l’aide de Dieu, et se construire en temps voulu un couple puis une famille forte qui fasse avancer le Royaume de Dieu. J’ai échoué dans mon premier mariage. J’en ai énormément souffert. J’ai été relevée et enseignée par Dieu. En 2017, Dieu m’a demandé de ne pas cacher mon histoire pour toucher le plus grand nombre de femmes. Je me suis formée en relation d’aide et j’ai écrit ce livre.
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Beaucoup de vos posts sur les réseaux sociaux font référence à la sexualité: pourquoi y accordez- vous une telle importance?
A l’exception du livre de Rachel Dufour [ndlr Hourra pour le Va-Jay-Jay, éd. MLK], je n’en ai pas trou- vé d’autres qui évoquent la sexualité de façon aussi complète. On aborde très rarement cette question sous l’angle du célibat, en considérant toutes les émotions sous-jacentes (solitude, peurs, doutes, honte). Pourtant, beaucoup de femmes célibataires m’expriment leurs questions concernant leurs anciennes relations et les positions sexuelles : celles-ci sont-elles un problème parce que ces femmes se sentent honteuses de leur passé ?
D’autres jeunes femmes vierges au contraire craignent de se sentir ignorantes devant leur mari. J’ai reçu le témoignage de deux jeunes femmes violées dans leur enfance qui n’en avaient jamais parlé. Elles prenaient conscience qu’en le gardant sous silence, elles risquaient de briser leur mariage. Et puis des couples mariés souffrent aussi dans leur sexualité parce qu’ils n’ont pas compris leurs différences. La sexualité est bonne, elle est là pour honorer Dieu dans le cadre du mariage mais on ne sait pas comment en parler avant ou alors elle est cachée. Si Dieu nous demande de nous préserver, il est important de comprendre pourquoi.
Comment l’expliquez-vous ?
Je crois qu’on est très formaté par l’idée qu’en parlant de sexualité, en tant que célibataire, on va susciter des désirs, pervertir ou donner envie de passer à l’acte. D’autres craignent les reproches ou le jugement. A l’Eglise c’est tabou. On ne donne pas de clés aux filles pour comprendre ce qui se passe ni comment gérer la sexualité avant le mariage. J’ose en parler de manière respectueuse sur Instagram. Il n’y a rien de malsain, au contraire, on a pu libérer la parole. On peut l’aborder librement avec objectivité dans un cadre sécurisant. Réduire la sexualité à l’acte physique seul, c’est en limiter la vision. En couple, elle est aussi spirituelle et émotionnelle.
A quelles nécessités répond le besoin de considérer sa sexualité ?
Une chrétienne célibataire vit aussi une sexualité, mais différemment. Si on ne l’accepte pas, on la refoule. Cela crée des frustrations et des blocages dévastateurs. Ces femmes se limitent, leurs émotions deviennent difficiles à gérer et cela impacte toutes les sphères de leur vie. Mais c’est aussi aborder les bles-sures émotionnelles liées à leur histoire et sexualité passées. Les traiter, c’est leur donner des clés pour apprécier et préserver leur sexualité. Arrêtons de l’envisager avec légalisme et changeons de perspectives.
Comment la vivre en tant que célibataire ?
En mettant Dieu en premier dans notre vie et en cherchant sa volonté. Lui seul peut répondre à nos besoins émotionnels: cette mission n’incombe pas au conjoint. Il s’agit de connaître le but précis du mariage. Puis pour canaliser sa sexualité, je conseille aux célibataires de pratiquer une activité physique pour relâcher la pression et stimuler l’ocytocine, l’hormone du bien-être et du lien. Développez votre fibre artistique, de fortes amitiés et votre relation à Dieu en profondeur.
Un dernier mot ?
Le célibat n’est pas une saison triste, vivons-la de manière épanouissante ! Profitons pleinement de chaque saison avec lui.
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