Garder sa joie malgré l’état du monde

Il nous arrive de ressentir de la morosité et de l’impuissance lorsque nous réfléchissons au monde dans lequel nous vivons. Les difficultés auxquelles sont confrontées l’humanité nous touchent et, selon notre sensibilité, peuvent nous déstabiliser. Alors, que faire de ces constatations et quelle attitude adopter?
Des émotions qui nous mènent à l’action
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Alice Desbiolles, dans son livre L’éco-anxiété (éd. Fayard), distingue deux catégories de personnes en proie à la peur: celles «qui présentent un profil engagé s’impliquent et se montrent actives pour des causes vertueuses, permettant une évolution de nos organisations et nos institutions, et celles qui ne parviennent pas à se départir de la solastalgie (cf. encadré) qui les habite». Ces dernières ruminent des pensées négatives et manifestent des fixations quasi obsessionnelles sur des événements extérieurs qu’elles ne peuvent contrôler. Selon l’auteure, l’action serait donc une posture adaptée face à l’abattement. Relever le défi à notre mesure en s’engageant pour des causes vertueuses, en choisissant un cadre de vie responsable, améliorerait notre rapport au monde.
C’est ce que constate également Flora Ghebali, auteure du livre Ma génération va changer le monde (éd. L’aube). Elle démontre que l’engagement par des actions associatives ou autres, militant pour «un modèle authentique, écologique, social et solidaire» offre beaucoup de satisfaction et donne du sens à une existence en calmant le sentiment de solitude. Elle appuie ces propos par une étude sur le don de soi et les bénéfices sur notre propre santé: «Cela libère des endorphines – des substances anti-douleur -, renforçant le système immunitaire, développant l’appareil cardiovasculaire et favorisant la résistance au stress». Se sentir bien en s’engageant dans des causes offre satisfaction et joie.
Une implication créative
Justine, Paul et Benoît, âgés de 25 à 30 ans, ont choisi de mettre leurs compétences au service de leur prochain et de la planète. Justine offre de son temps à une association de réinsertion professionnelle dédiée aux personnes sortant de prison. Paul, architecte, exerce son métier au sein d’un bureau d’urbanisme privilégiant les projets de végétalisation des villes. Benoît, quant à lui, a décidé de créer une plateforme permettant aux restaurateurs et aux boulangers de vendre leurs invendus à bas prix. Tous trouvent du sens dans leurs actions et sont pleinement satisfaits des opportunités d’échange que cela leur apporte. Une véritable source de joie dans leur vie!
Un équilibre en lui
Si l’engagement apaise nos craintes et libère nos hormones de bien-être, il faut se rappeler qu’il est bon de vivre le moment présent, consciente que Dieu tient toute chose entre ses mains. Cultiver sa présence dans la reconnaissance nous renouvelle intérieurement et nous donne davantage de paix. Ainsi, l’action et le repos en lui vont de pair. Chacune peut saisir l’occasion d’agir sans pour autant porter en lui la situation d’un monde abîmé. Recherchons le calme et la confiance nécessaires à notre équilibre!
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Le terme «solastalgie» est un néologisme créé par Glenn Albrecht, philosophe-environnementaliste. Il combine le mot anglais «solace» (qui signifie «réconfort») et le suffixe -algie, relatif à la douleur. Il traduit la douleur liée à la perte de notre environnement. La solastalgie peut créer une détresse profonde et un sentiment d’impuissance étouffant.

Article tiré du numéro SpirituElles 1-2022 Printemps
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