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La compassion silencieuse

La chronique RelationnElle
Anlo Piquet

Un jour en voiture, je tombe sur une chanson à la radio dont les paroles m’interpellent. Il s’agit de quelqu’un qui essaie de remonter le moral à son ami qui déprime. Quand j’entends «Des fois, j’saurai plus trop quoi dire, mais j’pourrai toujours écouter», il me vient en tête plusieurs situations relationnelles qui m’amènent aux mêmes constats: quand quelqu’un ne va pas bien et m’ouvre son cœur, il est difficile de simplement écouter. Parfois j’ai tellement envie d’encourager, édifier, secouer la personne… Parfois aussi je ne sais juste pas quoi dire, comme le chanteur, et en me taisant j’ai l’impression de ne «rien» faire.

Je repense maintenant à des moments où c’est moi qui avais besoin de m’épancher. En face d’une copine qui veut à tout prix me conseiller ou m’encourager, en général je me referme avec un «oui, oui, tu as raison» de surface pour qu’elle me laisse tranquille.

En face d’une amie qui sait se taire et écouter, c’est là que je me sens comprise dans ma souffrance et véritablement consolée.
Pourtant nous sommes amenées à briller dans les ténèbres, à être le sel qui donne de la saveur dans nos relations. Alors comment encourager une amie qui va mal?

Si je fais l’effort de me rappeler un conseil qui m’a vraiment fait du bien, je réalise qu’il y avait d’abord une écoute attentive et une certaine patience.

J’ai appliqué ce conseil avec une voisine qui traverse une période difficile: respecter son rythme. Quand on s’est vues une première fois, elle avait besoin de parler, j’écoutais sans intervenir, la questionnant seulement pour qu’elle puisse préciser son ressenti. La seule chose que j’ai pu exprimer était mon empathie et proposer une aide concrète. C’était trop tôt pour les conseils. La fois suivante, elle a vidé son sac mais cette fois j’ai pu suggérer une solution, donner un exemple réconfortant, et même lui proposer la prière. Face à une amie qui va mal, le mieux est de demander à Dieu sa sagesse pour que notre parole «soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que (nous sachions) comment il faut répondre à chacun» (Colossiens 4, 6). Que la patience et la grâce priment dans nos relations!

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