Victimes: éclairage sur les fausses croyances. Interview de Valérie Duval-Poujol
Les femmes chrétiennes ne sont pas épargnées par les violences conjugales. Sur quels textes de la Bible s’appuient ceux qui veulent «légitimer» qu’un homme puisse violenter son épouse?
Malheureusement, les versets mal interprétés, sortis de leur contexte, tordus et utilisés comme arme de soumission massive pour légitimer la violence conjugale (physique, psychologique, financière et spirituelle) sont nombreux: «L’homme est le chef de la femme», «le corps de la femme ne lui appartient plus», «soyez soumises», «pardonne tout», «l’amour supporte tout»… Cette manipulation renforce le poids du silence et la difficulté pour les victimes d’oser dire «non» afin de faire cesser leur cauchemar quotidien. On a fini par leur faire croire que c’est Dieu qui veut qu’elles subissent cet enfer, alors que toute la Bible est du côté des victimes, de la justice.
Même le théologien ultraconservateur Wayne Grudem ne réfute plus la possibilité, pour une femme, de divorcer en cas de violences conjugales. Il s’appuie sur 1 Cor. 7, 15: «Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare; le frère ou la sœur ne sont pas liés en de tels cas. Dieu nous appelle à vivre en paix». «En de tels cas», au pluriel, la femme peut se séparer sans culpabilité. Le mariage est une alliance, c’est le conjoint violent qui a rompu le premier sa part de l’alliance. La femme qui divorce ne fait qu’acter la trahison de son époux envers ses engagements.
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