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«Je parle en connaissance de cause»

© Istockphoto
La chronique PersonnElle

Plus on creuse et plus on pose de questions, plus on est confronté à la réalité que l’abus et la violence, et de surcroit les abus sexuels, sont communs. Le mouvement #metoo a permis de mettre la lumière sur de nombreux scandales, notamment chez les chrétiens, surtout aux Etats-Unis, mais en Europe aussi.

Qu’il est difficile de concilier l’amour d’un père aimant qui veut notre bien, je parle de Dieu, et le quotidien de souffrance auquel les victimes sont confrontées.

Je parle en connaissance de cause.

A l’âge de 11 ans, je sévissais la déviance sexuelle de mon père. Un père très engagé dans l’Eglise, respecté de tous. J’ai porté ce fardeau seule pendant 40 ans. J’en ai tant voulu à Dieu. Si je suis honnête, je crois que je lui en voudrai jusqu’à la fin de mes jours.
Grâce à l’oreille attentive et à la bienveillance de proches, j’ai su me faire accompagner sur un chemin de restauration. Un chemin parsemé d’embuches qui a été difficile à entamer. Le prix à payer pour que je réussisse à sortir de mon silence a été très lourd, il y a eu des victimes collatérales. Mais il fallait le faire.

Chacune de nos histoires est unique. Mon cas, ma gestion du trauma, mes choix… sont différents des vôtres. Et si mon cheminement avec Dieu ressemble aujourd’hui plus à une mer déchaînée qu’un lac paisible, je reste fermement attachée à cette vérité en 2 Corinthiens: “Je suis accablée par toutes sortes de détresses et cependant jamais écrasée. Je suis désemparée, mais non désespérée.”

Oui, Seigneur, tu es mon espoir, celui qui me fait vivre. Tu as rendu la vue à l’aveugle, ressuscité le mort, guéri le lépreux. Restaure-mon corps, apaise mon cœur ; je te remets ma colère car tu fais toutes choses nouvelles.

C. H.

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