Le travail, une punition réservée à l’homme?
Si vous avez déjà lu Jane Austen, vous partagez peut-être mon aspiration à couler, comme ses héroïnes, une existence paisible en buvant le thé en compagnie d’un chat. Notre réalité moderne, bien éloignée de cela, est souvent un tourbillon dans lequel le travail occupe une place centrale.
Le travail, une punition? En Genèse 3,16-19, Dieu énonce les différentes conséquences du péché et, parmi elles, la pénibilité de notre travail. Tout comme la grossesse n’est pas intrinsèquement une punition, le travail ne l’est pas non plus: ce sont la difficulté et la souffrance associées qui constituent le châtiment. En effet, avant la chute, Dieu avait déjà prévu des œuvres pour l’être humain, homme et femme, en lui confiant la tâche de gérer la Création et de la soumettre (Gen. 1,26-28). De même, le travail fera partie intégrante de notre vie sur la Nouvelle Terre annoncée en Esaïe 65,17, alors que nous serons libérés du péché! N’oublions pas que Dieu a aussi travaillé et en a tiré satisfaction (Gen. 1,31).
Publicité
La parole «C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain» (Gen. 3,19) n’est-elle pas réservée à Adam? Adam est principalement visé car Dieu l’avait spécifiquement mandaté pour le travail de la terre, avant la création d’Eve. Cela n’implique pas pour autant que la femme ne soit pas concernée par ces propos: n’a-t-elle pas été créée pour être son aide active (Gen. 2,18)? Par la nature de son rôle féminin, elle se voit placée par extension sous cette sanction.
Se mettre en mouvement
Comment envisager le travail au féminin? En Proverbes 31, la Bible nous parle d’une femme à la fois couturière, agent immobilier, vendeuse, agricultrice, cuisinière et plus encore. En tant qu’épouse et mère, elle embrasse avec joie et persévérance le rôle d’aide que Dieu a prévu pour elle, considérant son foyer comme une priorité honorable. Parce que la motivation de son travail est légitime, Dieu fait fructifier l’œuvre de ses mains: son couple est soudé, son foyer est stable, leur entourage les respecte. Cette femme ne voit pas les attentes de Dieu comme une fatalité. Au contraire, elle est heureuse car elle met en pratique la parole de Dieu, ne se bornant pas à l’écouter en se trompant par de faux raisonnements. Elle plonge les regards dans la loi parfaite, loi de liberté, elle persévère, et se met à l’œuvre (paraphrase de Jacques 1, 22-25).
Le Nouveau Testament nous livre l’exemple similaire de femmes aux vies et arrière-plans variés s’étant mises au service de Christ, des apôtres, de l’Eglise (Luc 8,3, Rom. 16,1…). De tout cœur, elles offraient leur temps et leurs biens. Leur esprit de service et leur consécration ont inspiré jusqu’à ce jour des générations de femmes dévouées à Dieu et à leur prochain: parmi elles Gladys Aylward, Lilias Trotter, Mathilda Wrede et… vous?