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Parler au cœur en parlant au ventre

© DR
Partager un repas est peut-être la façon la plus universelle d’exercer l'hospitalité et ainsi l’amour de l’autre. Un geste simple à redécouvrir. Témoignage.

Je n’oublierai jamais le jour où ma mère a préparé un «gâteau de la victoire» pour mes amis et moi, un dimanche après-midi, après mon rétablissement d’un sévère épisode de paludisme. Autour de ce gâteau, nous avons célébré ensemble notre reconnaissance pour la santé que Dieu m’avait rendue.

J’ai appris par la suite à faire moi-même de la pâtisserie, en autodidacte. Cela m’a aidée à surmonter le blues engendré par les périodes de solitude et mettre «la main à la pâte» a un aspect thérapeutique. Et lorsque la pâtisserie passe des fourneaux à l’assiette, il s’agit toujours d’un moment convivial, que ce soit avec mon mari, mes enfants ou mes invités. Comme nous avons beaucoup déménagé, j’ai découvert que la cuisine était un moyen de tisser des liens avec le voisinage. En effet, il m’est arrivé plus d’une fois de commencer une recette et de me rendre compte, en cours de route, qu’il me manquait un ingrédient. J’allais alors sonner chez des voisins pour demander un œuf ou du sucre…

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Vivre l’amour concrètement

J’en profitais alors pour me présenter et je repassais plus tard avec un morceau de gâteau ou un petit pain frais; c’est surtout cela qui m’a ouvert beaucoup de portes et a ainsi facilité les prises de contact. Je pense, par exemple, à un couple de personnes âgées assez isolées qui ont été mes voisins: de temps à autre, je passais l’après-midi avec eux autour d’un gâteau avec mes enfants en bas âge, auxquels ils prêtaient les jouets de leurs petits-enfants. Ils m’ont aussi dépannée le jour où j’ai dû amener notre fille aux urgences en gardant son petit frère jusqu’à mon retour.

J’ai ainsi pris l’habitude de préparer le double de la quantité initialement prévue et de partager avec mon entourage. Ce genre de gentillesse toute simple porte des fruits très concrets: lorsqu’une ancienne voisine, à qui j’amenais régulièrement des délices sortis du four, a commencé à cultiver un jardin, elle nous a approvisionnés en salades, en légumes frais et en framboises. Quel bel exemple de partage mutuel! Passer du temps dans ma cuisine en confectionnant des cupcakes, des gaufres, des biscuits, des bricelets ou du pain, pour ensuite les partager autour de moi, est une manière palpable de vivre l’amour de Dieu.

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