Skip to content

Aime ton prochain comme toi-même

© Alliance Presse
Nous connaissons toutes des situations où nous nous sentons envahies par un sentiment d’insécurité, où nous doutons de nous-mêmes. L’effet dans nos relations est le suivant : nous vacillons entre, d’un côté, l’envie de nous investir pour autrui et de l’autre, l’incapacité à gérer nos émotions et notre besoin d’être rassurée. Aimer son prochain et s’aimer soi-même, c’est tout un programme.

une identité établie
«Il faut être capable de s’aimer soi-même pour être capable d’aimer l’autre», affirme Véronique Rochat, théologienne. Sans une identité établie et établie en Dieu, les relations sont plus difficiles, car plus susceptibles et plus fragiles. La capacité d’aimer et donc de nous aimer nous-mêmes est un don de Dieu, l’amour étant un fruit de l’Esprit qui mûrit en nous.
Comment je me vois ? Comment je me parle ? Comment je me traite ? Les réponses nous donnent la température de notre estime de soi. Si elle est au plus bas, il est temps de prendre les choses en main, avec l’appui du regard de Dieu sur nous. S’aimer, c’est s’accepter dans ses forces et ses faiblesses.
–CREDIT–
Lorsque nous nous regardons avec authenticité et sommes enracinées dans l’amour que Dieu a pour nous, «nous avons une base intérieure solide qui nous permet de faire le tri dans ce que les autres nous renvoient, de ne garder que le bon et de construire les relations», explique Véronique Rochat. S’accepter telle qu’elle est fait partie de ce qu’une femme doit acquérir un jour ou l’autre et le plus tôt sera le mieux. En effet, le danger de cette démarche est qu’elle dure : «parfois, on se pose trop de questions, on tourne en rond et on se regarde le nombril.
Nous ne sommes pas le centre, Dieu l’est», rappelle Rita piguet, responsable des petits Déjeuners Contacts. Prendre du temps pour réfléchir à son identité est important, tout comme de veiller à ne pas tomber dans une introspection sans fin.

Pour mieux aimer son prochain
«Si je vois l’autre comme je me vois moi-même, je vois une créature que Dieu aime et c’est cela qui rend l’amour du prochain possible», note Rita piguet. «pour moi», nous dit Mélanie, 26 ans, «aimer mon prochain, c’est me mettre à sa place.» «Garder un regard bienveillant même lorsque je ne suis pas d’accord avec lui», confie encore Nicole, 51 ans. Aimer son prochain comme soi-même, c’est finalement faire aux autres ce qu’on voudrait qu’ils fassent pour nous. Une relation où les identités sont établies et où le désir d’édifier l’autre est central produit «un aller-retour. L’autre me renvoie une image de moimême, elle peut être positive et m’encourager, ou plus critique et m’édifier si je suis prêt à me remettre en question», précise Véronique Rochat.
Il est sain d’analyser nos motivations dans une relation. Si l’on cherche principalement à en tirer profit et à recevoir quelque chose, cette relation est vouée à l’échec, car les ressources de chacun s’épuisent. Cela peut se manifester de manière visible : s’écouter parler, monopoliser le temps, l’énergie de l’autre. Mais cela peut aussi être plus subtil : je donne l’apparence de vouloir aider, mais ma motivation principale est de répondre à un besoin de reconnaissance.
À nous de sonder notre coeur. La base d’une relation épanouie envers le prochain est de trouver des moyens de donner. Si la question «comment aimer l’autre» est trop abstraite, demandons-nous comment le servir et le bénir. Cela implique automatiquement une action. «Ca doit être concret », explique Olivia, 27 ans. «Et ce n’est pas seulement une action ponctuelle. C’est par exemple être disponible, être fidèle sur le long terme, que l’autre sache qu’il peut compter sur moi».
Notre acte d’amour a un effet boomerang : il nous réjouit et donc nous bénit. Il contribue à nous édifier car il nous permet de décentrer notre regard de notre propre vie et de voir ce qui est semé dans la vie de l’autre.

Publicité

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles – Décembre 2007 à Février 2008


Retour au texte

La première apparition du verset «Aime ton prochain comme toi-même» se trouve dans l’Ancien Testament, lorsque Dieu donne un certain nombre de lois à Moïse (Lév.19,18). On le retrouve dans le Nouveau Testament dans les trois premiers Évangiles. Un docteur de la loi demande à Jésus quel est le plus grand commandement. Il lui répond : «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et tu aimeras ton prochain…». Dans l’Évangile de Luc, le docteur poursuit en lui demandant : «Qui est mon prochain ?» et Jésus lui raconte alors la parabole du Bon samaritain, l’encourageant à agir de même (Luc 10,25-37).

Thèmes liés:

Publicité