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Et si on remettait les rites de passage à l’honneur?

© Alliance Presse
Le travail rituel est utile à l’existence comme le travail psychologique ou spirituel. Enquête

Lorsqu’on vous parle de rite de passage, peut-être visualisez-vous une tribu de brousse ou un clan juif rassemblé pour une Bar Mitsva. Pourtant, dans notre société, le besoin de marquer certaines étapes se fait encore sentir dans des circonstances de vie particulières. Il y a bien certains rites de
passage traditionnels qui subsistent: le mariage ou les funérailles. Mais beaucoup d’autres étapes ne sont plus encadrées, ritualisées, comme auparavant ou comme dans d’autres cultures.

Marquer le coup
Pourtant, le désir de «marquer le coup» nous habite parfois, et de nouvelles manières de faire, plus personnalisées, apparaissent. C’est le cas de Liliane, la quarantaine, qui a voulu marquer le passage de sa fille à l’âge de puberté. Elle a organisé pour cela une fête où elle a invité plusieurs de ses amies à elle, des femmes plus âgées qui ont marqué sa propre vie de femme.
–CREDIT–
Chacune est venue avec un cadeau pour la jeune fille symbolisant la féminité à leurs yeux. Une manière forte de marquer une étape qui est toujours accompagnée de rites spécifiques dans de nombreuses cultures
mais qui passe aujourd’hui plutôt inaperçue en Occident.

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Qui dit rite dit témoins
Un rite de passage peut être totalement personnalisé.
Ce qui compte avant tout, c’est le sens donné
à la démarche. Isabelle frey-Logean, pasteure,
explique ce besoin: «Nous passons par des étapes,
différentes phases de développement marquées
par le changement: ‘’Je ne suis plus celui ou celle
que j’étais, je me découvre autre et autrement. J’ai
besoin de vivre ce changement de manière symbolique’’.
Et nous ressentons un besoin de marquer,
rituellement, ces étapes.»
De nos jours, ce désir ne se manifestera pas toujours
de manière ritualisée, c’est-à-dire de manière
publique. On se contente parfois d’actes symboliques,
qui peuvent se vivre de manière personnelle:
une nouvelle coupe de cheveux, un tri dans
ses affaires, un voyage. Le rite de passage, lui, est
plus fort, il implique des témoins, comme c’est le
cas lors d’un mariage: une cérémonie de mariage
n’a pas la même intensité si elle est vécue en têteà-
tête avec le maire ou en présence des familles
et des amis.

Le rite pour la mémoire
Un rite de passage signifie également une étape
à ne pas oublier. En effet, «le rite implique la
mémoire, donc la
conscience du temps.
Il est une manière de
marquer le temps et
par là même, de se
situer au coeur de la
durée. Le geste marque
le passage: Il y a un “avant” et un “après”», explique
Isabelle frey-Logean. C’est aussi l’occasion de faire le point avec
Dieu.
Ce fut le cas pour gisèle, cinquante-deux ans. Il
y a presque dix ans, après son divorce, elle a ressenti
le besoin de faire un achat, une montre, qui
avait beaucoup de sens pour elle. Cela signifiait
passer à autre chose et prendre sa vie en main.
Un acte symbolique, en toute intimité, mais qui
signifiait repartir à zéro.
Avoir envie de marquer un événement ou un passage
de manière ritualisée ou symbolique peut
être une bonne initiative. Les formes peuvent varier,
l’important est que cela soit significatif.

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