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Emprisonnée pour des cours d’école du dimanche

Peut-être vous souvenez-vous des trois Indonésiennes, emprisonnées pendant deux ans pour avoir donné «l’école du dimanche» à des enfants de confession musulmane? l’une d’entre elles, Rebekka Zakaria, confie comment elle a surmonté cette épreuve

C’est un petit bout de femme, d’abord timide, mais incroyablement résolue. Rebekka Zakaria a passé deux ans et demi en prison pour prosélytisme. «notre condamnation était injuste et les autorités le savaient», déclare-t-elle. Sereine, l’indonésienne aime à relever que le christ lui-même a été injustement condamné. Rebekka Zakaria pense avoir appris à travers cette épreuve qu’il ne laisse pas tomber les siens: «il nous donne sa paix. C’est suffisant pour nous. Je dirais même que lorsque nous souffrons pour lui, nous avons davantage confiance en lui.»

La vie de prison
En prison, Rebekka Zakaria et ses deux assistantes ont vécu une situation particulière. comme Rebekka est médecin, elle prodigue des soins à des codétenues malades. Elle est aussi pasteur. Dans le passé, les autorités lui avaient interdit de célébrer des cultes dans sa maison. curieusement, c’est toute la communauté qui reçoit la permission de se réunir directement dans la prison. «chaque fois, entre cinquante et soixante personnes faisaient le déplacement», indique-t-elle.

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Autre expérience inédite, celle du courrier reçu du monde entier: «En deux ans et demi, plus de 33 000 lettres. Les gardiens étaient tenus de contrôler le courrier. ils ont vite laissé tomber. ces lettres nous ont été d’un précieux réconfort. Elles nous montraient que l’on priait pour nous.»
Les autres prisonniers n’y ont pas été insensibles. Les gardiens non plus, impressionnés par l’attitude positive et sans animosité des chrétiennes. Plusieurs détenus sont devenus chrétiens à leur tour, d’après Rebekka Zakaria. «à leur sortie de prison, nous les avons accueillis dans plusieurs communautés chrétiennes. Cela n’a pas été toujours facile pour les pasteurs, qui dans un premier temps, ignoraient le passé de leurs nouveaux paroissiens.»

Retour difficile au village
La libération est une chose, le retour au village une autre. «J’ai été radiée du registre des médecins», regrette Rebekka Zakaria. «quant au jardin d’enfants, il a repris ses activités. quinze enfants ont rejoint une école musulmane. Les autres sont revenus».
c’est une rencontre inédite qui permet toutefois à la doctoresse de subvenir à ses besoins. huit ans plus tôt, une jeune femme de son église avait reçu, sans
grand enthousiasme au début, la conviction de prier régulièrement pour Rebekka Zakaria. Elle finira par l’entretenir une fois que cette dernière sort de prison, grâce à sa petite entreprise dans les arts graphiques.
Rebekka Zakaria n’a pas renoncé à son métier, qu’elle prie de pouvoir exercer à nouveau. Et elle veut croire en la fidélité de Dieu. Régulièrement, le facteur de la prison l’y encourage: il lui apporte encore des lettres de soutien. après son travail, il parcourt les soixante kilomètres qui sépare la prison du village où vit Rebekka Zakaria.

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles – Décembre 2008 à Février 2009


Rebekka Zakaria, fille de pasteur

Rebekka Zakaria a créé et dirigé une petite Église chrétienne dans sa maison, à Jawa Barat, là même où les autorités l’avaient envoyée pour ouvrir un cabinet médical en 1993. Lorsqu’en 2003, elle ouvre une sorte de jardin d’enfants chrétien, le succès est immédiat. En moins de deux ans, ils sont quarante enfants inscrits, dont une majorité de familles musulmanes ou mixtes. Rebekka Zakaria a pris soin d’obtenir le consentement des parents concernés, mais les islamistes ne ’entendent pas de cette oreille et la dénoncent. Sous la pression populaire, la femme médecin est arrêtée, avec deux de ses aides. Un jugement expéditif les a condamnées à trois ans ferme.

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