Cadres et chrétiennes
Linda Oyer, 60 ans, enseignante et responsable d’études dans différents programmes de formation en France et en Suisse, célibataire
Comment elle se voit à cette place
«Dans un poste comme le mien, il faut savoir faire preuve d’un bon équilibre entre vision et écoute. Je passe mon temps à conceptualiser des programmes d’études et à essayer de faire parler ma créativité pour aider l’étudiant à faire des liens entre les différentes matières, afin qu’il puisse réellement construire son savoir. Dans ce processus, la collégialité entre les professeurs est primordiale pour moi : on construit toujours le programme ensemble, même si j’occupe un rôle particulier au milieu d’eux.»
Plus difficile pour une femme?
«C’est davantage une question de personnalité, de capacité à avoir du recul par rapport à son travail, de ne pas confondre son rôle avec sa personne et de savoir ne pas se prendre trop au sérieux.»
Comment elle se ressource
«Je passe tous les deux mois environ quatre jours dans un endroit silencieux. Ces temps de recul, de ressourcement, de prière et d’écoute sont planifiés dans mon agenda dès le début de l’année scolaire. Là, en pleine campagne, je me débranche. Entre quatre yeux avec Dieu, je fais le tri dans mes motivations et prends du recul sur ma propre vie.» (rr)
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Nicole Rochat, pasteure réformée à Neuchâtel, mariée, deux ados
Comment elle se voit à cette place
«Je suis en paix par rapport à moi-même et au rôle que j’occupe. Dans mes relations professionnelles, je n’ai jamais eu l’impression de devoir jouer des coudes pour m’imposer.»
Plus difficile pour une femme?
«Peut-être qu’un homme aurait moins d’hésitations que moi à trancher, dans une discussion. Mais le fait que je sois femme est aussi assez apprécié : personne ne se sent menacé par moi et l’on me fait souvent confiance, parce que je ne suis pas autoritaire.»
Comment elle se ressource
«J’aime me former continuellement. Apprendre de nouvelles choses me ressource. Je prends aussi du temps dans mon jardin, pour déconnecter et aérer mes pensées. Et depuis peu, je me réserve
davantage de temps pour rencontrer des amies hors du cadre professionnel. Nous faisons du sport en famille et je passe beaucoup de temps en prière, à rechercher Dieu.» (rr)
Jema Taboyan, animatrice jeunesse pour l’Union des Églises Évangéliques Arméniennes et collaboratrice de la Ligue pour la Lecture de la Bible, mariée, trois enfants
Comment elle se voit à cette place
«Je suis premièrement responsable envers Dieu. Mon but est d’accomplir tout simplement et de mon mieux ce qu’il met sur mon bureau aujourd’hui. Il m’a fallu apprendre que Dieu m’appelle en tant que femme ! J’ai souvent entendu dire : “Mais tu es une femme !”. Certaines personnes ont eu besoin d’être rassurées. Dans le ministère pastoral, il y a une réelle complémentarité entre les hommes et les femmes, une grande richesse quand l’Église arrive à le vivre.»
Plus difficile pour une femme?
«D’emblée, je dirais peut-être : plus difficile pour une mère. Je ne trouve pas évident de concilier vie familiale et programme hors norme.»
Comment elle se ressource
«Particulièrement au contact des autres, en découvrant leur vécu et leurs expériences. Après une dizaine d’années au service de l’Église, j’ai aussi ressenti le besoin de me former en tant que conseillère conjugale et familiale.» (sr)
Nathalie Schnœbelen, ancienne directrice d’une radio confessionnelle, mariée, 41 ans
Comment elle se voit à cette place
«Je me compare à un exhausteur de goût. Dieu m’a encouragée à discerner puis à stimuler le talent de chaque membre de l’équipe, à les récompenser en reconnaissant ouvertement leurs qualités et leurs compétences, à leur proposer des responsabilités.»
Plus difficile pour une femme?
«Oui, dans le sens où il est bon de voir un homme selon le cœur de Dieu prendre les rênes : c’est rassurant. Par contre, une femme, par sa douceur et sa ténacité, peut obtenir des résultats surprenants. Une femme est capable de “sentir” les situations avant même qu’elles soient exprimées. C’est une force, si on dépend de Dieu pour diriger.»
Comment elle se ressource
«Je lis la Bible chaque jour. Avec mon mari, nous prions chaque matin durant quarante-cinq minutes avant d’aller au travail. Spontanément dans la journée, je loue Dieu et mon esprit demeure en prière, réclamant son aide constamment.» (sr)
