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Quel est votre modèle familial?

© Alliance Presse
Dans leur ouvrage «Tracer la route à nos enfants» (Éd. LLB), Nancy Decorvet, médiatrice familiale, et son époux Philippe, pasteur retraité, proposent divers moyens de faire le point sur son parcours et sa dynamique familiale. Définir le type de famille que l’on forme ou encore réfléchir à l’équilibre du couple parental en sont quelques-uns. Suivez le guide
Natacha Horton

Une première méthode, basée sur le travail du professeur Jean Kellerhals, définit quatre types de familles. Petit exercice à faire : sauriez-vous identifier le type familial dans lequel vous avez grandi, et pourquoi pas, celui que vous avez vous-mêmes développé?

❤ Les familles du type parallèle sont caractérisées par la fermeture et l’autonomie. Le groupe est casanier, replié sur soi, ne recherche pas les contacts extérieurs. Mais à l’intérieur de la famille, chacun a ses territoires, son destin : les activités ne sont pas communes, les rôles sont très différenciés, les domaines d’intérêt ne se recoupent guère. En ce sens, l’autonomie de chacun est considérable.

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❤ Les familles du type bastion sont caractérisées par la fermeture et la fusion. Ici le repli du groupe est perçu comme souhaitable, les contacts extérieurs vécus comme frustrants ou dangereux. Mais, par contre, les membres du groupe partagent un maximum d’opinions et d’activités, se vivent comme participants de la même chronique, définissent leur satisfaction les uns par les autres.

❤ Les familles du type compagnonnage sont à la fois fusionnelles et ouvertes. L’action sur les contacts extérieurs est considérable, mais cette ouverture est comme «rapportée» au groupe ; elle a pour but d’enrichir les relations internes, de permettre le dialogue, la communication. Elle se conçoit donc comme une ressource d’un groupe auquel les membres recourent, tout en privilégiant le consensus et la communauté.

❤ Les familles du type association sont caractérisées par l’ouverture et l’autonomie. Elles mettent l’accent sur la spécificité et l’indépendance des individus, dont le destin n’est qu’en partie assujetti au couple et à la famille. L’importance de contacts individualisés avec l’extérieur est considérable. Ces contacts ne sont pas forcément «rapportés» à un groupe familial. L’emprise du NOUS-FAMILLE sur les comportements et ressources individuelles est partielle.
«Cette classification ne tend pas à un jugement de valeur ; c’est une analyse des faits», précise Nancy Decorvet. «Une fois le type de sa famille établi, l’idée est de se dire que son individualité n’est pas réduite à la famille dont on est issu. On peut reconnaître les richesses de ses héritages personnels, notamment lorsqu’on réfléchit à cela avec son conjoint». Pour la médiatrice, cette démarche est à même de faciliter la construction de sa propre famille. En effet, d’avoir été élevés dans deux types de familles différents peut être source de
problèmes.
«Le type de famille le plus actuel mais qui est également celui qui rencontre le plus de divorces est le type association», détaille encore Nancy Decorvet ; une constatation que la médiatrice relie à ce qu’elle considère comme une démission de l’autorité parentale généralisée et un des facteurs principaux des difficultés dans la famille.

Vers des relations adultes
Nancy Decorvet propose un autre moyen de réfléchir à ses relations familiales : l’analyse transactionnelle. Elle-même a utilisé des éléments de cette théorie dans l’accompagnement de couples ou de familles.
Presque chacun, à un moment ou à un autre, a une identité qu’on peut qualifier de triple : on est à la fois enfant, parent et adulte : enfant de quelqu’un, parent de quelqu’un et adulte. Différents types de relations peuvent se créer au sein du cercle familial : une relation d’adulte à adulte, d’enfant à parent, etc. Seulement, ce n’est pas toujours celle qui est la plus équilibrée.
«La difficulté dans les relations familiales surgit lorsqu’on ne communique pas sur le plan adulte à adulte. Lorsqu’entre conjoints se développe une relation enfant-parent, c’est dysfonctionnel. L’idéal, c’est une relation adulte à adulte, que cela soit au sein du couple, de la fratrie ou de la relation que l’on développe avec ses parents lorsqu’on est devenu adulte». Nancy Decorvet ajoute : «De la même manière, des difficultés surviennent lorsqu’une relation adulte à adulte s’installe entre des parents et leurs jeunes enfants ou adolescents, par exemple lorsqu’on fait porter un poids trop lourd sur leurs épaules. On parle alors d’adultification ; cela se produit notamment dans les familles de type “association”. L’enfant est responsable et on ne fait plus de sacrifice pour lui.»

La famille, lieu de formation
Peut-être identifierez-vous certains de ces fonctionnements au sein de votre famille. Pour remettre les choses «en ordre», peut-être sera-t-il utile de faire appel à une tierce personne, un professionnel ou un pasteur, conseille Nancy Decorvet. À simple titre de prise de recul, l’exercice peut être intéressant.
«On ne choisit pas sa famille, c’est vrai», note Nancy Decorvet, «mais c’est ce qui est extraordinaire. La famille permet un apprentissage exceptionnel de la vie.» ❤
Natacha Horton

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