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La conversion spirituelle est une marche

La vie spirituelle est souvent illustrée par l’image d’un chemin. Il existe plusieurs étapes ou phases, qui reviennent comme les saisons. Chaque chrétien les traverse, à son propre rythme. Le danger est de s’enraciner dans une de ces phases
Sandrine Roulet

L’éveil
Cette phase correspond à notre réponse à l’appel du Christ et à la prise en compte de la réalité de Dieu. Pour certaines personnes, c’est progressif alors que pour d’autres, c’est plus radical. On a une forte conscience de la présence de Dieu. La vie prend un sens, on se sent aimée et protégée. C’est une phase d’émerveillement. On a l’impression que la vie est facile.
Le piège de cette phase : Voir Dieu comme un magicien, qui fait tout alors qu’on reste passive. C’est un peu une «foi-recette» : si je fais ça, Dieu fera ceci. Si les circonstances sont difficiles dans cette phase, il en résulte un sentiment d’échec spirituel.

–CREDIT–

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La formation
C’est la phase de l’apprentissage : on en apprend plus sur la Bible. Des personnes plus avancées dans la foi deviennent des modèles, qu’on idéalise un peu. On a besoin de formation, de certitudes qui nous sécurisent. On pense que si on ne comprend encore pas tout, quelqu’un, quelque part à la réponse. On se rattache à d’autres chrétiens et on se sent appartenir à un groupe.
Le piège de cette phase : Penser que tous les chrétiens devraient croire comme soi. Développer un esprit de jugement.

L’action
Cette phase est caractérisée par l’action. Après avoir appris, on est maintenant prête à donner. On a réalisé les dons reçus de Dieu et on s’engage dans un service en conséquence. On a davantage confiance et on reçoit de la reconnaissance. On se sent à sa place, on acquiert de la maturité spirituelle. On vit un approfondissement intérieur.

Le piège de cette phase : S’épuiser, avoir le sentiment de donner plus qu’on reçoit. Si ce qu’on fait n’est pas apprécié, l’amertume guette. Si c’est apprécié, on peut avoir un sentiment de toute-puissance. Dans l’action, on a du mal à vivre une vraie dépendance à Dieu.

Le mur
Cette phase est un voyage à l’intérieur de soi, alors que jusqu’à présent, l’orientation allait vers l’extérieur. On y entre soit par lassitude, soit par la rencontre d’un «mur» sur notre chemin, qui nous arrête net. Ce peut être un problème de santé, un deuil, un conflit ou un échec. On expérimente sa fragilité. La caractéristique de cette phase est la remise en question de sa manière de voir et de faire ainsi que de sa volonté de contrôle. On découvre aussi des faces cachées de sa personnalité.
Le piège de cette phase : Tomber dans la résignation ou la révolte. Les deux sont sans issue. La solution est dans l’acceptation. Accepter de faire face à ses zones d’ombre et les donner à Dieu. Lui faire plus confiance qu’à sa vision des choses.

La consolidation :
On ressort de l’étape précédente avec une vision plus réaliste de soi-même. On accueille plus facilement ses faiblesses et on a progressé dans la dépendance de Dieu. Nos défaillances personnelles ne nous écrasent plus. On a découvert Dieu autrement et on saisit mieux sa grâce. Notre confiance en lui est renouvelée, on vit mieux l’existence des paradoxes dans la vie chrétienne.
Le piège de cette phase : Croire qu’on est arrivé ! L’important est de continuer à progresser.

Sandrine Roulet

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles 4-10 – Décembre-Février

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