Vivre les coups durs en solo

Le point de vue de Cosette Fébrissy, psychopédagogue chrétienne
Le sentiment de solitude des solobataires est bien réel. Mais avoir un compagnon ne résout pas la solitude existentielle. Un autre être humain ne peut donner un sens à notre existence ! Lors de coups durs de la vie, ce qui va nous aider, c’est le réseau relationnel que l’on aura construit. On peut vivre en couple mais avoir un réseau très pauvre et ressentir un sentiment de solitude important. Par là, je ne nie pas le besoin d’une présence à nos côtés, mais attention à ne pas l’idéaliser. Cinq éléments peuvent aider les solos :
1) Prendre conscience de son besoin de «doudou» (de quelque chose qui console).
2) Savoir analyser ce qui fait mal et oser l’exprimer.
3) Trouver un espace privilégié de parole (amies, groupes de parole, cafés pour solos, etc.).
4) Avoir des relations qui permettent de se construire, d’avancer.
5) Utiliser ses dons et sa créativité pour bâtir quelque chose d’éternel.
Renate, 62 ans, comptable, divorcée depuis neuf ans
Il y a les jours «avec» et les jours «sans». Renate concède : «C’est vrai que j’évite de rentrer chez moi après une journée difficile. Je m’arrange pour aller boire un café chez une de mes amies et confidentes. Ou alors je fais autre chose». Elle a ses «défouloirs» que sont le tennis et la marche. «Mais ça ne suffit pas toujours. Arrivée chez moi, je prends aussi le temps de prier, c’est essentiel de me retrouver avec Dieu. Et la nuit, si je me réveille angoissée, je me mets à chanter des chants de louange à voix haute. En général, le calme revient», dit-elle. Depuis quelques temps, traversant une période difficile, Renate a aussi pris le parti de faire appel à une aide professionnelle. «J’ai recours aux services d’un centre d’écoute chrétien qui m’aide aussi avec des conseils pratiques. Cela me rend bien service et m’a appris à reconnaître mes limites».
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Séverine, 32 ans, libraire, célibataire
«Il m’arrive de passer par quatre états d’esprit face aux coups durs et j’adopte une stratégie en fonction : si j’éprouve de la frustration, pour éviter de me jeter sur la nourriture ou du shopping compulsif, je me détends en faisant de la pâtisserie que j’irai ensuite offrir.
Si j’éprouve de la tristesse, pour éviter de me prendre en pitié, j’essaie d’organiser une activité pour le week-end avec des amies, ce qui me permet de me réjouir.
Si je suis trop triste, j’appelle ma soeur et pleure au téléphone !
Enfin, si je suis fâchée, j’évite les rencontres, je mets la musique très fort et je fais mon ménage à fond ! Il faut savoir que pour moi, le sport est inefficace ! C’est hyper complexant : le survèt’ qui ne va pas, la super nana qui court comme une déesse, bref, pas de quoi me remonter le moral.
Il est vrai que faire appel à Dieu n’est pas mon premier réflexe. Il arrive dans un
deuxième temps, lorsque la pression est retombée, une fois que j’ai agi».