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Elle a le basket dans le sang!

Endy Miyem a participé à trois reprises aux Jeux Olympiques (médaille d’argent à Londres, 4è place à Rio et médaille de bronze à Tokyo) et a été capitaine des Bleues durant trois ans. Interview exclusive.
Rachel Gamper

Racontez-nous quelques moments inoubliables des JO.

Je me souviens forcément des deux médailles, mais aussi de la joie et de la fierté de se retrouver dans ce type d’événement, avec sa cérémonie d’ouverture et le passage dans le stade. C’est aussi marquant de recevoir des messages de la famille et des amis qui nous voient à la télévision, car on vit cet événement avec la planète entière.

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Le basket, c’est un peu un sport familial chez vous. Est-ce un avantage?

Effectivement, mon père et mes oncles ont joué puis sont devenus entraîneurs. Au départ, je n’avais pas d’intérêt particulier pour ce sport, et j’allais aux entraînements juste pour sortir de chez moi. Mais je me suis prise au jeu et j’ai eu des sélections. Au final, je me suis rendu compte qu’il était possible de faire carrière dans le basket. Je me suis dit que c’était pas mal de pouvoir travailler sans en avoir l’impression.

Dans les moments de baisse de régime, ça aide d’avoir une famille compréhensive qui a les mots justes pour encourager et aider. L’inconvénient, c’est quand on veut parler d’autre chose…

Comment avez-vous découvert la foi en Jésus-Christ?

Ma mère est chrétienne, donc j’ai toujours entendu parler de Dieu. Et, même si je ne partageais pas sa foi, je me baladais toujours avec une Bible. En 2015-16, lors de ma première expérience à l’étranger – en Russie – mon préparateur physique était très croyant. On a beaucoup discuté et il a surligné des versets dans ma Bible.

Après un passage en Italie, je me suis retrouvée dans une équipe américaine avec l’une des meilleures joueuses de basket au monde, une fille que j’admirais beaucoup. Elle avait la réputation d’être un peu originale, et j’ai vite compris pourquoi: elle organisait des études bibliques chez elle et parlait volontiers de sa foi en Jésus-Christ. J’ai énormément échangé avec elle, sans toutefois être convaincue.

De retour en France, j’ai vécu quelques situations où ma solitude et ma perplexité m’ont amenée à penser à Jésus. Mais ce n’est qu’en 2020, quand le confinement avait mis un coup d’arrêt aux voyages et aux matchs, que j’ai eu le temps de lire la Bible. C’est à ce moment-là que j’ai été convaincue du message de l’Evangile.

En janvier 2022, vous vous êtes blessée à la cheville et vous en subissez encore les conséquences…

Cette année n’a pas été simple. J’étais tellement contente de signer à nouveau avec mon club de Bourges. J’avais plein de projets. Puis il y a eu cette blessure. Elle était censée être bénigne et ne durer qu’une dizaine de jours, mais, finalement je n’ai pas pu participer à la Coupe du monde en septembre dernier.

En tant que sportive, on maîtrise assez bien son corps. Mais lorsqu’on perd ce contrôle sur son corps, qu’on ne sait plus de quoi sera fait l’avenir, il faut lâcher prise et c’est une réelle épreuve. Je découvre donc une autre forme de persévérance. J’apprends aussi à exprimer mes frustrations et mes perplexités à Dieu. Parfois je perds patience, mais je me rends compte que beaucoup de choses se règlent toutes seules lorsque je me calme et que je prie. Cette expérience est formatrice.

Vous êtes la marraine de la Miyem Basket Academy. Pourquoi avoir créé cette association?

Avec mon père et mon frère, nous avons la volonté de partager le basket, avec ses techniques et ses tactiques. Mais nous souhaitons aussi transmettre les valeurs qu’on trouve dans le sport comme l’abnégation ou le dépassement de soi. Nous organisons des camps en France, mais aussi au Cameroun. Personnellement, je veux transmettre les conseils et la formation dont j’ai profité et auxquels certains n’ont pas accès.

Au Cameroun, nous faisons en sorte que soixante pour cent des jeunes dans nos camps soient des filles. Leurs familles apprécient de savoir qu’elles sont dans un cadre posé, entre de bonnes mains. Nous souhaitons donner un petit coup de pouce au basket féminin, sans toutefois exclure les garçons.

Les coachs sont bénévoles, mais nous leur offrons des moments de formation sur différents thèmes qu’ils peuvent ensuite appliquer avec les campeurs. Ainsi, tout le monde est gagnant.

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