Ma fille a soufflé ses sept bougies! Surexcitée par la journée festive, elle finit par s’écrouler dans les bras de Morphée. Auparavant remplie de cris joyeux d’enfants, la maison a aussi retrouvé son calme. Des ballons accrochés ici et là, une guirlande «Happy Birthday» qui traverse le salon, les cadeaux éparpillés sur le sol… Je savoure le silence et essaie de déchiffrer mes sentiments contradictoires. Ma fille a sept ans. Comme en éclosion douce et imperceptible au jour le jour, elle forge ses goûts, réfléchit à sa façon, elle fait ses propres choix. Plus elle grandit, plus je m’extasie devant ce petit bout de femme en devenir. Et pourtant ce soir, j’ai le vertige. Fierté, joie, nostalgie, crainte, tout se mélange.

En triant des vidéos sur mon téléphone, je tombe sur une compilation que j’ai créée il y a quelques mois, alors que je remarquais que ma fille ne «marchait» pas: elle sautillait! Qu’il vente, qu’il pleuve, matin ou soir, en tongs ou en baskets, elle sautillait d’un pied sur l’autre, joyeusement et en cadence. Je trouvais cela si drôle! Mais ce soir, le vertige s’accentue. Je me rends compte qu’à présent, elle ne sautille plus dans la rue.

Ma fille marche «comme une grande» et je ne m’en suis même pas aperçue. Je trouve la symbolique troublante: il y a un temps pour sautiller joyeusement en toute insouciance et un temps pour marcher sur le chemin sinueux de la vie, avec son lot de virages, de montées, de descentes, d’intempéries, d’intersections et de directions à choisir. Dans ce tourbillon d’émotions, une pensée me rassure: Jésus est le chemin et il nous accompagne sur ce parcours. Cette vérité-là est bien plus solide que toutes mes incertitudes de mère. Avec Jésus comme «premier de cordée», ma fille ne sera jamais seule. Avec lui, elle pourra parcourir son chemin et voler de ses propres ailes.