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En colère contre Dieu

Uriel Legros, une joue posée sur sa main, sourit à pleine dents
© Uriel Le gros (tous droits réservés)
A-t-on le droit, dans la souffrance, d’être en colère contre un Dieu qui est Amour et Justice? Voici un aperçu du difficile parcours d’Uriel, avec quelques conseils de la thérapeute et coach chrétienne Djéné Touré.
Typhanie Kouakou

«Pourquoi Dieu permet-il que je souffre, est-ce que je suis réellement importante à ses yeux?» Bon nombre d’entre nous se sont déjà posé la question; pour y répondre, Djéné Touré, thérapeute et coach chrétienne auprès de femmes de tous âges et horizons, donne trois premières clés qui sauront influencer positivement notre estime de soi: il s’agit de «connaître l’identité que Dieu nous donne, de savoir qui est Dieu, et d’être consciente que Dieu n’est pas un père fouettard».

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Quand Dieu se révèle en son temps

Dans la même idée, Uriel (photo) nous partage son témoignage: «J’allais à l’Eglise lorsque j’étais enfant et j’ai toujours aimé Dieu. Arrivée en France vers l’âge de sept ans à la suite de la guerre en Côte d’Ivoire, j’ai été séparée de mon père durant une année. Puis, j’ai été victime d’attouchement, de viol et d’amnésie jusqu’à l’âge adulte. J’ai ensuite été en échec scolaire et ma relation avec mes parents s’est compliquée. A l’âge de dix-huit ans, j’ai arrêté d’aller à l’Eglise et je nourrissais une grande colère contre Dieu. Les conséquences de mon vécu m’ont poussée à me poser beaucoup de questions sur ma valeur, sur mon identité en tant que femme. Des questions sur ma vie future et sur le sens de mon existence sur Terre tournoyaient dans ma tête. Je me demandais pourquoi Dieu m’avait créée et pourquoi il avait permis que des horreurs m’arrivent? Je ne m’aimais pas et j’étais suicidaire.»

A la suite de son départ du domicile familial, Uriel retourne à l’Eglise. Et lors d’un camp de jeunesse, elle entend Dieu lui souffler ces mots de la Bible: «Ma main n’est pas trop courte pour sauver et mes oreilles ne sont pas trop dures pour entendre (Esaïe 59,1). Tu es une perle précieuse à mes yeux et tu as de la valeur.» Vivement touchée, elle décide de confier sa vie à Dieu et de se faire baptiser. Mais un an plus tard, tous les souvenirs liés aux abus sexuels reviennent: «Même si j’étais chrétienne, cela a été très difficile, émotionnellement et psychologiquement. J’ai voulu m’en sortir et j’ai fait des recherches sur des témoignages de guérisons pour continuer à garder l’espoir. Je me suis aussi faite aider au niveau médical, psychologique, spirituel et j’ai eu la chance d’être soutenue par mon entourage», explique-t-elle.

S’entourer de Dieu et des autres

La rescapée poursuit: «A travers la prière, j’ai vécu la délivrance de beaucoup de souffrances, c’est comme si on m’enlevait un sac de pierres. Par exemple, sur le fait que je ne m’aimais pas: j’ai senti Dieu m’apporter plein de bonnes paroles intérieures. Je pleure souvent dans ces moments, puis il y a un apaisement et je me sens libre. Je conseille de ne pas s’isoler dans les moments de souffrance, d’avoir le courage de demander de l’aide à Dieu et aux bonnes personnes, d’accepter l’aide.»

Djéné Touré ajoute les conseils suivants: «Quand on a une épreuve, on a tendance à extrapoler mais c’est important de se tourner vers Dieu et de lui dire ce qu’on ressent, sans filtre, même si on est en colère», souligne la thérapeute, qui a elle-même un parcours très difficile: «Dieu m’a fait comprendre qu’il était un partenaire pour moi au travers de mes propres épreuves et tout ce qui n’est pas de mon ressort, il s’en occupe», termine-t-elle.

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