Skip to content

Souffrances psychologiques: briser le tabou (1/2)

© Getty Images
Nombreux sont encore les chrétiens qui confondent les besoins psychologiques et les besoins spirituels. Pour certains, suivre une thérapie est encore synonyme d’échec.

La psychologue scolaire sollicite Anne pour un entretien au sujet de son fils. Face à la professionnelle, celui-ci exprime qu’il ressent une peur de l’échec en raison de l’éducation très rigide de sa mère. Confrontée à cette question, celle-ci se sent très mal à l’aise. Anne admet qu’elle est très colérique, dit que les comportements de son fils la poussent souvent au-delà de ses limites et qu’il lui arrive d’infliger des punitions corporelles. Pourtant, elle refuse la proposition de son interlocutrice, qui lui conseille de suivre une thérapie pour travailler ces domaines.

Le médecin, oui, le psy, jamais!

Publicité

Malheureusement, cette situation n’est pas fictive et l’on peut fréquemment rencontrer des attitudes semblables au sein de nos Eglises. Nous entendons parfois des phrases qui signifient: «Ouf, le médecin a enfin trouvé un diagnostic physique pour les maux de ventre (ou les insomnies ou les troubles comportementaux ou autre) de mon enfant.» Tout sauf me dire que c’est «psychosomatique»! Comme si «consulter un psychologue» ou «suivre une thérapie» faisait peur. Comme si nous faisions confiance à Dieu pour qu’il utilise la connaissance des médecins pour traiter les maux physiques, mais que nous ne voulions surtout pas d’interférence avec la médecine psychosomatique, psychologique ou psychiatrique. Cela demande en effet du courage d’accepter de travailler sur soi et de l’humilité pour mettre en lumière les zones privées, parfois sombres, devant un thérapeute. Mais cela peut aussi être rédempteur.

Un suivi souvent nécessaire

Toutefois, certaines personnes n’ont pas le choix; dans le cas d’une maladie psychiatrique, par exemple. Dans son livre Je prends des antidépresseurs, Dieu merci! Un chemin vers la joie (éd. Unixtus), Jane Maire Newman raconte les circonstances qui l’ont conduite à «tomber en panne» en 1985, alors qu’elle était impliquée dans une activité de traduction de la Bible en Côte d’Ivoire. Les médicaments l’ont aidée à sortir de la prostration et le suivi psychothérapeutique lui a permis de s’impliquer à nouveau dans son travail et la gestion de sa famille qui s’est agrandie jusqu’à quatre enfants. Elle encourage aujourd’hui à ne pas jouer les héroïnes en s’abstenant d’un suivi thérapeutique et médicamenteux lorsqu’il est nécessaire parfois sur le long terme et de pratiquer la reconnaissance envers Dieu pour tout ce qui aide à vivre pleinement.

Le missionnaire Timothée Paton, à son tour, a brisé le silence en 2020 au sujet des TOC (troubles obsessionnels compulsifs) dont il souffre depuis plus de trente ans, dans un témoignage bouleversant sur son site internet. Il lève le voile et met en lumière un supplice qui affecte des millions de personnes. Orateur international, évangéliste et auteur, il encourage pour sa part l’Eglise à se lever et à parler au nom de ceux qui luttent chaque jour contre des peurs irrationnelles.

Pour vous abonner à La Pause SpirituElles, c’est par ici!

Thèmes liés:

Publicité