Skip to content

La paranoïa du silence

© AnLo Piquet / DR - Tous droits réservés
La chronique relationn'Elles d'AnLo Piquet
Anlo Piquet

Une amie proche ne me donne plus de nouvelles. On devait prendre un café, elle devait me confirmer «demain», et depuis: silence radio. Je ressens un mélange étrange de tristesse («Elle n’a pas envie de me voir»), de frustration («On a plein de choses à se dire!») et d’agacement («Elle se prend pour qui?»).

La question se pose: faut-il insister ou respecter la distance? Ma tête fait la liste de tout ce que j’ai donné dans cette relation. Mon cœur oscille entre fierté blessée et inquiétude.

Publicité

Un matin, je lui écris simplement: «Je pense à toi. Tu me manques. Je prie pour toi.» Et je clique sur «envoyer», sans attendre de retour. Pas pour provoquer une réaction, juste pour aimer. Ce message, c’est un acte de foi parce qu’il me coûte. Je dois renoncer à mes propres attentes. Dur dur! Je me dis qu’aimer, c’est parfois renoncer à comprendre. Tendre la main même si elle n’est pas saisie. Prendre exemple sur Jésus.

Un mois plus tard, elle me répond. Elle traversait une période compliquée et j’apprends que mon message lui a fait du bien, même si elle n’a pas trouvé la force de répondre. Alors je passe chez elle et dans la voiture, je prie pour que nos retrouvailles ne soient pas polluées par toutes les émotions qui m’ont traversée ces dernières semaines. Et à ma grande surprise, l’écoute et la compassion prennent toute la place!

Ce n’est pas toujours facile d’aimer. Surtout quand l’autre semble se dérober. Mais Dieu ne nous demande pas d’aimer à certaines conditions. «Supportez-vous les uns les autres et, si l’un a une raison de se plaindre d’un autre, pardonnez-vous réciproquement. Le Seigneur vous a pardonnés: faites de même» (Colossiens 3, 13). Ce jour-là, j’ai appris que l’amour vrai ne force pas les portes. Il frappe doucement… et patiente.

Pour vous abonner à la Pause SpirituElles, c’est par ici!

Thèmes liés:

Publicité