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Elles servent leur église dans l’ombre

L’église fleurie chaque dimanche, la salle de culte impeccable, mais qui sont ces fourmis qui travaillent dans l’ombre? Nous les avons rencontrées

Bernadette: «Communiquer une façon d’aimer»
Bernadette, jeune grand-mère active, fréquente une Église où se côtoient, dans une ambiance naturellement gaie, français, Portugais, Pakistanais et Africains.
Dans ce lieu d’échanges chaleureux, les liens étroits unissant les chrétiens se sont encore renforcés grâce à la création récente d’une chorale multiethnique.
La vie dans l’Église se doit d’être simple et harmonieuse. Bernadette a décidé d’y contribuer au travers de petits gestes. Soucieuse du bon déroulement
des messes, elle explique: «Je m’assure que les futurs baptisés soient présents au bon moment.
Je communique par signes discrets avec la personne qui célèbre l’office pour que tout se déroule idéalement». Elle met aussi un point d’honneur à toujours faire visiter les lieux aux nouveaux arrivants.
Être présente dans les moments difficiles comme les enterrements
est, pour elle, un moyen privilégié de servir son Église en toute discrétion. Pour Bernadette, servir dans l’humilité et la retenue, c’est éviter une «prise
de pouvoir» de certains fidèles très investis dans la vie de la communauté: «Cela ne donnerait pas la possibilité aux autres de servir l’Église à leur tour»,
explique-t-elle. Et de conclure: «Pour moi, servir l’Église c’est surtout communiquer une façon d’aimer!». (CS)
–CREDIT–
Sylviane: «Garder le contact»
Sylviane est infirmière en pédiatrie,
à l’hôpital parisien
Necker. Cette ancienne militante
d’extrême-gauche a abandonné
la politique le jour où elle est
revenue au Christ. Aujourd’hui,
«portée et guidée» par son
Église, Sylviane a décidé de
servir Dieu dans l’ombre. Un
changement radical pour cette
femme de cinquante-cinq ans
qui multipliait les actions bénévoles
jusqu’à l’épuisement: «Je
faisais la maraude chaque nuit
pour Emmaüs. Je distribuais de
la soupe, je gérais des vestiaires
à un autre endroit. J’étais devenue
une hyperactive du bénévolat,
mais cela ne glorifiait finalement
que ma personne!».
Celle qui aime à raconter que,
plus jeune, elle ne voyait dans
le Christ qu’un «Che guevara»
des temps antiques, estime que
la chrétienne doit rester humble
et réservée au sein de l’Église.
Pour Sylviane, servir, c’est surtout
garder le contact avec tous les membres de sa communauté, sans s’exposer
pour autant: «Je les écoute et je prie pour leur guérison
intérieure. Je sers aussi mon Église en allant
bien, en étant joyeuse et en cuisinant pour tout le
monde. Nul ne peut servir Dieu et les autres s’il
est malade soi-même!». (CS)

Michèle: «Une petite f lamme toujours allumée »
Cela fait une trentaine d’années
que Michèle, jeune
grand-mère dynamique,
fréquente la même paroisse.
Après avoir côtoyé pendant
quelques années la très
belle Église de Quincy-Voisins,
un village peu éloigné
du sien, elle est revenue
vers la modeste Église de
Montry où les fidèles sont
moins nombreux mais où
la foi est très vivante. Si à
l’époque où ses filles étaient enfants, Michèle a
été particulièrement impliquée dans le service à
son Église, aujourd’hui, elle revendique le droit
de servir beaucoup plus simplement: « Pour moi,
être présente chaque dimanche pour écouter les
autres, faciliter les rencontres et les contacts entre
chrétiens valent beaucoup plus que de grands discours
», estime-t-elle. Dans cette Église particulièrement
bien organisée où les assistantes paroissiales
sont déjà très dévouées, Michèle souhaite
surtout fournir un soutien moral: «Pour moi, ce
n’est pas le lieu, la beauté ou le déroulement parfait
des célébrations qui unit, c’est la foi! Par ma
présence discrète, j’essaye surtout de maintenir
cette petite flamme toujours allumée». (CS)

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Fatima: «Quelques fleurs pour Jésus»
L’idée de fleurir la chaire (le pupitre) est venue à
fatima pendant une retraite d’Église. Après avoir
réfléchi à la manière de mettre son idée en pratique,
la quadragénaire a décidé de confectionner
un arrangement ou un simple bouquet qu’elle dépose
sur la table de la Sainte Cène, qui se trouve
devant la chaire. Depuis, elle le fait chaque dimanche
matin depuis douze ans. fatima conçoit
ce geste comme un service à sa communauté et
comme une manière d’exprimer au Christ combien
elle l’aime. «C’est ma façon de lui dire merci
pour tout ce qu’il fait dans ma vie», explique-telle
tout simplement. (SKB)

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