Blessée par balle, elle retournera malgré tout sur place
Hannah a grandi dans une famille chrétienne très pauvre de Haute-Égypte. Son rêve : servir Dieu. Mais les choses sont compliquées : on ne quitte pas son village comme ça, surtout lorsqu’on est femme et encore moins pour devenir missionnaire. En effet, il est attendu que sa foi soit vécue de manière traditionnelle et discrète.
La prière qui fit céder des parents
Lorsqu’à l’âge de vingt-trois ans, Hannah demande à ses parents l’autorisation de partir dans un centre de formation chrétien durant cinq mois, sa mère lui répond qu’il serait plutôt l’heure de se marier. Un arrangement a même été convenu avec une autre famille du village. Hannah désespère de pouvoir partir un jour. Néanmoins, elle apporte les papiers de l’école à ses parents et se met à prier pour qu’ils les signent. Elle priera durant quatre mois. Cette expérience lui fait prendre conscience de la puissance de la parole divine, à laquelle ses parents ont finalement dû se soumettre.
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Criblée de balles
Hannah décrit ses cinq mois de formation religieuse comme une «lune de miel». Sa vocation à œuvrer dans des pays encore plus défavorisés que le sien s’est précisée. Elle part au Soudan une première fois, pour quelques mois.
En avril 2007, elle y retourne, en tant qu’accompagnante d’une équipe d’étudiants. Après une journée passée à enseigner les femmes et à construire une église dans un petit village reculé, l’équipe projette encore le film «Jésus», puis se met en route vers le camp de base. Leur fourgon passe devant un poste militaire. Des hommes armés leur font signe de s’arrêter, puis ouvrent le feu sur eux. Hannah raconte que trente-neuf balles et deux grenades ont été lancées sur le véhicule. Quatre étudiants ont succombé sur les seize. Hannah et une autre jeune femme sont blessées. Heureusement, le chauffeur, indemne, redémarre, sauvant la vie des autres occupants.
Mais le calvaire commence alors pour Hannah. Elle a reçu neuf balles dans les jambes. Elle saigne beaucoup et la ville la plus proche est à six heures de route. Elle se rappelle alors une matinée dans son école, un mois auparavant, quand elle avait promis de donner sa vie à Jésus. Jamais elle ne se serait imaginé que sa parole serait si vite éprouvée.
«Si tu me laisses vivre, je te servirai»
Pendant le trajet, elle supplie Dieu d’avoir pitié d’elle et lui redit que s’il lui laisse la vie, elle continuera de le servir ! Les médecins qui la soignent sont unanimes : elle a vécu un miracle. Les balles ont comme contourné ses artères, ses os et ses nerfs, n’occasionnant que des dégâts minimes. Mais le pronostic est néanmoins sévère : il faudra une année à Hannah pour remarcher.
Lorsque je l’ai rencontrée, en août dernier, soit quatre mois à peine après l’accident, Hannah était déjà sur pied et témoignait de la bonté de Dieu dans cette épreuve, de sa volonté intacte de servir au Soudan et d’y retourner l’année suivante.
