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Etre belle, gage d’une réussite professionnelle?

© Alliance Presse
Qu’ont en commun les filles des publicités, les hôtesses du Salon de l’auto et les stars d’Hollywood? Elles sont toutes «belles, belles, belles comme le jour», chanterait Claude François. Si la beauté a toujours été valorisée, cela semble encore plus vrai aujourd’hui. Est-ce particulièrement le cas dans le domaine professionnel? Enquête.
Sandrine Roulet

Les employeurs craquent sur les jolies femmes
«Entre deux candidates à compétences égales, c’est la plus soignée qui obtiendra le poste», reconnaît Valérie Jacquet, conseillère en personnel. Elle mentionne «la Suzanne Boyle» de son service, une candidate sympathique au physique peu avantageux, qui n’arrive pas à décrocher un poste. Discrimination injustifiée? «On imagine souvent qu’une personne au physique agréable sera plus appliquée dans son travail et plus avenante», explique la conseillère.
Dans Le poids des apparences, le sociologue Jean-François Amadieu constate que les beaux sont jugés plus intelligents, plus sociables, plus ambitieux, plus équilibrés et moins agressifs. Des a priori véhiculés dans l’inconscient collectif. L’apparence revêt une importance encore plus significative dans les secteurs de contacts avec la clientèle: vente, banque, médias audio-visuels, etc..

Et pour les moins belles?
Mais plus que la beauté, précise Valérie Jacquet, les employeurs recherchent des personnes qui paraissent bien dans leur peau: «Si une personne a un nez biscornu mais qu’elle dégage tout autre chose, on ne voit plus son nez. La beauté reste subjective». En entretien, il faut donc se mettre en valeur, sans timidité. Pas toujours facile pour les chrétiens: «Ils considèrent souvent le fait de se mettre en avant comme un jeu de séduction malsain. Pourtant, il s’agit seulement de montrer ce qu’il y a de bon en nous», continue la conseillère en personnel. Selon elle, Dieu désire que les chrétiens s’épanouissent, s’ouvrent aux autres et dégagent une bonne impression. Sans pour autant tomber dans l’obsession de l’apparence.

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La beauté est futile si le travail ne suit pas
A terme, la personnalité prend rapidement le dessus, note Priscille Hunziker, conseillère en image: «Oui, la beauté a des atouts. Toutefois, une personne belle mais fade ne captera pas l’attention longtemps». Elle résume son propos avec ce dicton chinois: «Dans l’homme que l’on connaît, on respecte la vertu. Dans l’homme qu’on ne connaît pas, on regarde l’habit». Valérie Jacquet le confirme: elle connaît des candidates au physique de «Miss» remerciées après six mois parce que leur travail n’était pas à la hauteur.

Virée parce que trop sexy!
La beauté a aussi son revers de la médaille! En août 2009, une banquière américaine de la Citybank a été licenciée. Motif avancé par ses managers? Trop belle et trop sexy, son physique déconcentrait ses collègues. Une étude a révélé que pour des postes «masculins» comme l’ingénierie mécanique ou la finance, les femmes au physique agréable étaient désavantagées. «La séduction féminine y paraît mal adaptée», écrit Jean-François Amadieu.
De plus, il va sans dire qu’une belle femme suscitera facilement la jalousie de ses collègues féminines et les regards convoiteurs de la gent masculine. Pas forcément idéal, à la longue… Alors, entre une beauté fatale et une femme bien dans sa peau, le critère déterminant sur la durée ne sera pas forcément celui auquel on pense.

Sandrine Roulet


Citation:

«Pour avoir de beaux yeux, cherchez des personnes généreuses. Pour avoir une silhouette fine, partagez votre repas avec quelqu’un qui a faim. Pour avoir de beaux cheveux, laissez un enfant y passer ses doigts. La beauté d’une femme n’est pas l’esthétique de son visage mais se reflète dans son âme. Ce sont les attentions qu’elle donne avec amour, la passion qu’elle montre. La beauté d’une femme grandit avec les années.»

Audrey Hepburn

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