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Nathania Boschung: Une quête spirituelle par le roman

© Alliance Presse
Dans son nouveau roman historique, Nathania Boschung propose une quête spirituelle qui permet à ses contemporains de se remettre en question. L’auteur voit d’ailleurs sa plume comme une manière de parler de la part de Dieu.
Sandrine Roulet

Un roman bien documenté
Une histoire bien ficelée, des rebondissements, des sentiments: tels sont les ingrédients du nouveau roman de Nathania Boschung. Avec Eponina, l’aube du dernier empire (éd. RDF), la romancière suisse romande ne signe pas seulement une fiction captivante, mais aussi une plongée historique dans le christianisme des premiers siècles.
C’est la curiosité qui a d’abord poussé Nathania Boschung à s’intéresser à cette période de transition qu’est la fin de l’Antiquité: « Je souhaitais mieux comprendre dans quel contexte culturel et spirituel l’Evangile s’était peu à peu implanté chez nous ». L’histoire d’Eponina, jeune Helvète gallo-romaine vendue comme esclave suite aux invasions barbares, est bien documentée. Elle a nécessité plus de six mois d’immersion dans les textes antiques et une confrontation de regards d’historiens.

Hommages aux chrétiens des premiers siècles
Un livre qui tombe à point nommé, alors que l’Europe se questionne sur ses origines et ses valeurs. On apprend que les premiers chrétiens étaient perçus comme une menace parce qu’ils n’acceptaient pas de rendre un culte à d’autres dieux qu’au Dieu de la Bible. « Leur refus de sacrifier en l’honneur de l’empereur était vu comme une dangereuse rébellion », explique Nathania Boschung. L’auteur de 41 ans y voit des parallèles avec notre époque: « Aujourd’hui, un chrétien convaincu qui pose sa foi comme fondement de son existence et qui refuse de se soumettre à la pensée unique et à un humanisme sans Dieu, est parfois perçu comme un danger. »

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Au travers des personnages de Marcia, Eutychus ou Mauritius, la romancière rend hommage aux chrétiens fidèles des premiers siècles, grâce auxquels le message biblique nous est parvenu. Un chapitre de son roman raconte notamment le massacre de la légion thébaine, décimée sous l’empereur Maximien parce qu’elle refusait de tuer d’autres chrétiens.

Un prix de français et une passion pour l’écriture
L’amour de l’écrit est venu à Nathania Boschung au travers de la lecture. Sur son site internet, elle raconte aussi comment, au lycée, elle a eu « la chance d’avoir des professeurs de français et de philosophie desquels j’ai reçu quelques clés pour déchiffrer un monde à explorer: celui de la pensée humaine avec ses trésors, ses limites et ses errances ». L’obtention d’un prix de français au baccalauréat a confirmé son goût pour cette matière.
Bien que poussée par l’envie d’inventer ses propres histoires, ce sont d’abord des paroles de chants qu’elle écrira. Puis la trame de son premier roman, Le Royaume au-delà des montagnes, prend forme dans son esprit alors qu’elle fait le ménage. Elle note quelques mots-clé et se lance dans l’écriture. On est en 2007. Suivent rapidement deux autres romans pour jeunes, qui s’inscrivent dans le contexte amérindien. Maintenant, Gallia, la suite d’Eponina, attend d’être publié.

Une quête spirituelle et un appel de Dieu
Dans chacun de ses livres, Nathania Boschung raconte une quête spirituelle. Pour elle, le roman est un genre littéraire propice à l’annonce de l’Evangile: « Il rejoint le lecteur dans son intimité, sans l’agresser. Au travers de l’histoire, il peut se positionner, s’identifier ou non aux choix existentiels des personnages. »
Sa passion ressemble donc à une vocation: « On ne devient pas auteur chrétien pour faire carrière. Je le vois plutôt comme un appel de Dieu auquel on répond par désir de communiquer quelque chose de sa part. J’aime sentir sa joie quand j’écris », conclut-elle.

Sandrine Roulet

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles 3-11 Septembre – Novembre

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