Dossier: Juste une enfant de Galilée
Je suis juste une enfant de Galilée,
Fille de ton Peuple, fille de l’Alliance.
Rien ne me distingue de mes semblables
Rien, si ce n’est l’enfant que je porte en moi.
Tu m’as rejointe dans le cortège paisible
de mes jours
Tu m’as choisie pour être celle qui portera ton Fils.
Mais je ne suis rien qu’une humble fille de Galilée,
Fille de ton Peuple, fille de l’Alliance.
Publicité
Tu as fait de mon corps ton sanctuaire,
Tu es venu habiter en moi.
J’ai senti, peu à peu, les signes premiers
de ta présence,
Les exigences de ta vie dans mon corps.
Tu reçois l’air que je respire,
Tu te nourris de mon sang,
Tu vis en moi, tu vis par moi, tu vis de moi.
Je suis juste une enfant de Galilée,
Jetée sur les routes de l’exil.
Rejetée par les uns, incomprise par les autres.
Ta présence déjà dérange,
Ta présence parfois m’angoisse.
Où puiser, Seigneur, la force nécessaire,
Où trouver la foi pour affronter l’inaffrontable?
Suis-je condamnée à suivre seule
Un chemin trop difficile pour moi?
Pourrai-je encore longtemps porter le poids de ta présence?
Suis-je maudite par la bénédiction qui m’habite?
Seule sur la route de l’exil,
Au pas rythmé de mes angoisses,
Je m’enfonce dans la nuit,
Portant ton fils en moi,
Humble fille de Galilée,
Fille de ton Peuple, fille de l’Alliance.
Mon dos est raide et douloureux,
Mon ventre distendu par l’espérance.
Tu m’as changée, bouleversée, transformée.
Qui reconnaîtrait en moi l’humble fille de Galilée?
Mon être entier est marqué par toi.
Tu m’habites entièrement.
Tes mouvements rythment ma vie,
Ta présence s’affirme, rassurante,
Indispensable, fondamentale.
Je me nourris de toi,
Tu es mon aliment,
Ta vie ranime ma vie,
Ton sang me régénère,
Je vis par toi, je vis de toi,
Tu es en moi.
Je te croyais mon fils
Je te découvre mon Dieu.
Et je sais maintenant que je suis ta fille, tout simplement,
Humble fille de Galilée, fille de l’Alliance,
Fille de mon Dieu.
Par Pierre-Yves Zwahlen, dans «Laisse une chance à l’amour» (éd. Ouverture)
