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Mes loisirs, encore source de détente?

© Istockphoto
Si nos loisirs se transforment en course aux réalisations, aux photos, et à l’obtention de gains financiers, est-on vraiment dans la détente? Perspective.
Rébecca Reymond

« Les Américains disposent d’environ cinq heures de loisirs par jour qu’ils utilisent pour fréquenter des amis, se détendre ou s’adonner à des activités », conclut un sondage réalisé en 2019 par le Bureau of Labor and Statistics.

Cinq heures de loisirs par jour! Et pourtant, nos contemporains ont rarement été plus épuisés et sous pression qu’actuellement. Plusieurs observateurs de la culture américaine expliquent ceci par l’inquiétante possibilité d’une course à la perfection étendue à la sphère des loisirs. « Notre culture de l’agitation ne nous laisse aucun moment de répit car nous estimons que même nos moments “libres” doivent impliquer la poursuite de l’excellence, de l’argent, du perfectionnement personnel et de la “croissance” », relaye le journaliste Tim Wu.

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Et de poursuivre son analyse: « Ainsi, nos loisirs se transforment souvent en une nouvelle compétition – la course à pied devient un marathon et le tricot se transforme en une quête sous tension pour poster les plus belles photos sur Instagram. »

Nos loisirs se transforment souvent en une nouvelle compétition. 

Pressions sur les loisirs

Cette monétisation des loisirs touche aussi la francophonie. « Je ne supporte pas d’être “mauvaise” dans mes hobbys », confie Lauriane, mère de deux jeunes enfants. « Si je me lance dans quelque chose, la tentation est forte de viser tout de suite la perfection ». Fanny, infirmière de 42 ans, résiste elle aussi à cette pression: « J’aime faire des confitures, des sirops et des pâtisseries “maison” et régulièrement, mon mari me dit très sérieusement que je devrais lancer un petit commerce en ligne et augmenter ma production. »

Quelle est la quête ultime?

Brianna Lambert décrivait ce phénomène dans un article paru dans Christianity Today: « Il y a une pression persistante pour monétiser les choses pour lesquelles vous êtes doué, pour transformer vos passions en affaires. Et c’est très bien ainsi! Mais ce n’est pas une obligation, même lorsque l’envie est présente. »

Elle poursuit: « Chaque fois que nous nous sentons obligés de capitaliser sur les rares activités au cours desquelles compétences et plaisir se rejoignent, nous soulignons l’idée que le gain financier est la quête ultime. » Sa solution: « Nous n’avons pas à monétiser, optimiser ou organiser notre joie. »

Ignorer la culture de la concurrence

Brianna Lambert insiste pour que les chrétiens redonnent de la valeur au repos, aux passe-temps, à ce qui est entrepris juste pour le plaisir. Ce sont autant d’occasions de se réjouir du monde que Dieu a créé pour les humains, pour qu’ils en jouissent. « Nous devons nous rappeler que Dieu n’a pas besoin de notre labeur ou de notre travail. Il nous a créés non pas par besoin mais par bon plaisir (Ps. 8, 4 ; Ac. 17, 25). » Travail, loisirs et repos, tout ceci produit des fruits. Tant que nous restons attachées à Dieu (Jn. 15, 5).

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