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«La grande tablée», un projet audacieux

Rencontre avec Maude, 28 ans, psychologue qui a choisi de vivre au quotidien l’accueil, la prière et le respect de l’écologie au sein de la grande tablée, une petite communauté œcuménique à Jongny, en Suisse.
Nathalie Rochat

Lors d’un séjour de quelques mois en Angleterre, Maude s’implique dans une petite communauté anglicane et s’occupe, avec des personnes psychiquement vulnérables, de l’exploitation d’une ferme. Rapidement, elle se sent acceptée sans jugement, elle est dans son élément. «Dans la nature, on a d’autres conversations que dans un lieu fermé. Prendre soin d’un jardin qui va pousser plus ou moins bien, ou parfois ne pas pousser, ça réveille des choses en écho à son vécu», confie-t-elle. Les cœurs s’ouvrent, la parole est alors facilitée, des liens se tissent. De retour chez elle, elle est convaincue de la nécessité d’un tel lieu en Suisse romande. Avec ses amis, elle propose sa vision au conseil de la fondation des sœurs Clarisses de la Grant Part, qu’elle côtoie. Le projet est retenu. La collecte de fonds pour la rénovation de la ferme de la Grant Part est alors lancée.

L’écologie et les bienfaits de la nature

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Maude agit concrètement pour l’écologie en mangeant bio et local, en privilégiant les transports en commun et en évitant l’avion. Mais pour elle, cet engagement ne peut se vivre de manière individuelle, les actions collectives sont nécessaires. «Il est important de regarder ce qu’il y a de beau, de positif, ce qui se fait déjà dans les coopératives sociales et solidaires», explique-t-elle. «Dans notre projet de communauté, nous accordons de l’importance au soin du domaine, qui a pour vocation d’être une réserve spirituelle au sein d’une réserve naturelle. Travailler la terre de la manière la plus responsable possible nous permet d’être concrètement à l’œuvre pour notre planète.» Maude rejoint certains scientifiques qui reconnaissent les vertus thérapeutiques du temps passé dans la nature: diminution de l’anxiété et la dépression, amélioration du sommeil et du bien-être.

Une chose essentielle à la vie en commun est aussi le fait de vivre nos vulnérabilités et de nous sentir aimées au travers d’elles.

Se laisser toucher par la vulnérabilité

Naturellement sensible à l’autre, Maude se dit touchée par l’humilité des personnes qu’elle a côtoyées par le passé lors de son stage d’un an auprès des migrants à Genève, ou dans son travail au quotidien. «Pour la personne en difficulté psychique, il faut du courage pour accepter sa fragilité et ensuite se livrer.» L’authenticité a un coût, celui d’oser être vrai en se présentant avec ses cassures et ses blessures. Parler de son intériorité peut faire peur, ce n’est pas facile de mettre en mots un vécu, un mal-être. Et pourtant, ajoute Maude, «une chose essentielle à la vie en commun, le bien vivre ensemble, est aussi le fait de vivre nos vulnérabilités et de nous sentir aimés au travers d’elles.»

Suivre le Christ comme modèle

Un verset habite particulièrement Maude depuis quelques temps: «Or maintenant ces trois choses demeurent: la foi, l’espérance, l’amour, mais la plus grande de ces choses, c’est l’amour» (1 Cor. 13, 13). Ainsi, le projet de la grande tablée permet d’offrir un espace dans lequel l’espérance peut à nouveau émerger chemin et où règne l’acceptation, par la rencontre et le partage de l’amour du Christ.

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Présentation du projet

Les personnes qui vivent à La grande tablée participent à la concrétisation de plusieurs projets:
• L’assistance à des personnes vulnérables
• La préservation des écosystèmes et de leur biodiversité par une agriculture à petite échelle.
• La conservation et la restauration du patrimoine bâti à valeur historique
• La promotion d’un style de vie solidaire, écologique et durable
• Des temps quotidiens de prière et de méditation

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