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Elle a osé toucher Jésus

La Bible évoque par trois fois (Matthieu, Marc et Luc) l’histoire d’une femme rejetée par la société. Son crime? Saigner.
Benjamin Calmant

A l’époque, les pertes hémorragiques étaient synonymes d’impureté. En qualifiant une personne d’impure et en l’invitant à se tenir à l’écart pendant une durée fixe, on préservait la population d’une potentielle propagation de maladies. Mais rapidement, l’amalgame entre problème sanitaire et impureté spirituelle s’est fait dans cette société légaliste. L’impureté est devenue péché.
Malheureusement pour cette femme, ses saignements ne sont plus périodiques. Ils durent depuis 12 ans. Médecins, guérisseurs et prêtres ne peuvent rien pour elle; elle est condamnée à vivre recluse, loin de la société, dans la pauvreté et la douleur physique et morale.

Mais un jour, elle entend parler de quelqu’un qui guérit qui passe près de chez elle. Elle prend son courage à deux mains, quitte sa maison et va à sa rencontre. Elle sait qu’elle n’est pas censée se mêler aux foules. Elle risque le courroux des religieux.

Mais elle n’a pas d’autre choix que de traverser cette masse de personnes qui la séparent du «faiseur de miracles». Elle tente de s’approcher mais la foule se fait de plus en plus dense. Pourvu que personne ne la reconnaisse!

Elle est convaincue que l’homme que Dieu a envoyé est son dernier espoir et qu’il lui suffirait de le toucher pour être guérie. Dans un élan de courage et de désespoir, elle touche son vêtement du bout des doigts.

La foule en marche se fige subitement, car Jésus s’est arrêté. Tout comme les saignements. Il lance à haute voix: «Qui m’a touché?». Cette question surprend la foule car Jésus est pressé de tous côtés par ses disciples et la population qui le suit. Mais la femme sait très bien qu’il s’adresse à elle.

A l’instant même où sa peau est entrée en contact avec un bout de tissu, sa foi s’est transformée en acte. Elle a ressenti une puissance parcourir son être. Elle en est sûre, elle est guérie.

Apeurée et honteuse, elle avoue à Jésus que c’est elle. A l’inverse de la réaction de dégoût et de répulsion que les hommes ont à son encontre depuis douze ans, Jésus la redresse et lui dit «Ma fille, ta foi t’a sauvée, vas en paix» (Luc 8, 48). Des mots que nous aimerions toutes entendre.

Osons faire ce pas de foi. Osons nous approcher de Jésus malgré les obstacles. Le premier pas est difficile, mais il change la vie.

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