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Réécrire les Psaumes pour se les approprier

© Istockphoto
Les Psaumes sont souvent intenses, quel que soit ce qui y est exprimé, et il est fréquent d’avoir son ou ses chouchous parmi eux. Dans son ouvrage Love Letters, John T. Bainbridge s’approprie les Psaumes pour nous en livrer ses profondeurs. Invitation à faire de même.
Charlotte Moulin

John T. Bainbridge, consultant en traduction biblique, a publié en 2022 Love Letters: Psalms for All Humans («Lettres d’amour: Les Psaumes pour tous les humains», éd. Wipf & Stock). Il propose des adaptations subjectives des quarante premiers Psaumes de la Bible dans un vocabulaire courant. L’ouvrage s’adresse également à des lecteurs pour qui le langage chrétien et religieux n’a plus de sens, mais pour qui l’amour peut rester une valeur de référence.

Une méthode pour mieux visualiser sa vie avec Dieu

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On trouve ici une invitation à s’approprier de façon personnelle ces textes souvent lourds de sens: ouvrir la Bible à la page de notre Psaume préféré et, en s’inspirant de cette démarche, réfléchir au sens qu’il contient et à ce qui nous touche ici et décrire avec nos propres mots comment nous le vivons. Un exercice audacieux mais profitable.

Osons être une copiste-psalmiste du 21e siècle, amplifier au besoin un message-clé, utiliser notre propre vocabulaire, et voir comment ce passage que l’on aime est lié à nos circonstances. Reformuler, c’est aussi creuser ce que Dieu nous dit et explorer ce que nous recevons de lui. Pour inspiration, voici quelques versets issus de la traduction Louis Segond, mis en parallèle avec une réécriture subjective.

Lorsque le langage chrétien et religieux n’a plus de sens, mais que l’amour reste une valeur de référence…


Psaume 16, versets 5 à 8:

«L’Eternel est mon partage et mon calice; c’est toi qui m’assures mon lot; un héritage délicieux m’est échu, une belle possession m’est accordée. Je bénis l’Eternel, mon conseiller; la nuit même mon cœur m’exhorte. J’ai constamment l’Eternel sous mes yeux; quand il est à ma droite, je ne chancelle pas» (texte biblique).

«Dieu s’offre à moi et je m’emplis de lui. C’est toi-même, Seigneur, qui a prévu mes fardeaux et mes insouciances. La vie que tu me donnes avec toi est intense, mon existence serait laide autrement. Merci car tu me conseilles au quotidien, même fatiguée tard le soir, je peux toujours savoir ce qui est juste. Je pense à toi, et quand je suis consciente que tu es avec moi, je ne sombre pas dans la tristesse» (appropriation subjective).

Un Dieu d’Amour

L’auteur de Love Letters a choisi pour sa part de souligner l’affection de Dieu envers ses créatures dans chaque texte, et il remplace d’ailleurs souvent le nom de Dieu par «Amour». La lecture du Psaume 23, telle que proposée ci-dessous, reprend par ailleurs l’image de la «randonnée» que constitue la vie avec Jésus.

Psaume 23, versets 4 et 5:

«Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: ta houlette et ton bâton me rassurent.
Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires»
(texte biblique).
«Alors même qu’on me dirige au bord d’un précipice dangereux, dans des conditions de faible visibilité, je ne ferai pas de catastrophisme, car Amour est avec moi.
Cher Amour: Sais-tu ce que me procure le bruit de ton bâton de marche? Je trouve son rythme profondément rassurant.
Après la longue randonnée, tu as préparé à l’avance un repas de randonneur digne de ce nom.
Même si mes nombreux conflits restent une grande source de distraction, ton hospitalité VIP m’est incroyable»
(Love Letters, traduction validée par l’auteur).

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